Sept ans après la disparition du leader de l’opposition gabonaise, Pierre Mamboundou Mamboundou, ses «héritiers politiques» ont passé cette date anniversaire du 15 octobre 2018, sous silence.
Fondateur de l’Union du Peuple Gabonais (UPG), principal parti de l’opposition gabonaise jusqu’à sa mort, Pierre Mamboundou aura marqué une bonne partie de la vie politique gabonaise. Plusieurs fois candidat à la présidence de la République, il est mort le 15 octobre 2011 à Libreville. Une date qui est apparemment passée sous silence par ceux se réclamant de son héritage politique.
A ce qu’il semble, l’Union du peuple gabonais n’a organisé aucune cérémonie officielle pour rendre hommage à cet homme ayant porté l’opposition gabonaise pendant plus d’une décennie. Pour les observateurs, la raison de ce délaissement de la mémoire de Pierre Mamboundou est dû à l’éclatement de sa formation politique, survenu peu après sa mort. L’UPG est en effet divisée depuis la disparition de celui qui fut accusé d’atteinte à la sûreté de l’État en 1989, pour avoir créé un parti politique.
Si la branche dite originelle de l’UPG, conduite par Mathieu Mboumba Nziengui, s’accroche tant bien que mal, d’autres branches du parti, nées des disputes et guerres de leadership, sont devenues des partis à part entière. Pour ce 7e anniversaire, ni l’Union des patriotes gabonais loyalistes (UPG-L) de David Mbadinga ni le Front d’égalité républicaine (Fer) de Bonaventure Nzigou Manfoumbi, et encore moins l’Union & Solidarité de Jean de Dieu Moukagni Iwangou n’ont programmé un événement pour cette commémoration. «Les UPGistes n’ont pas songé à mettre de côté leurs querelles, pour la circonstance, afin de magnifier, dans le recueillement, l’œuvre politique de l’ancien député-maire de Ndendé», regrette un cadre du parti. Toutefois, l’Alliance pour le changement et le renouveau (ACR), de Bruno Ben Moubamba, a organisé «un rassemblement de prière pour célébrer la mémoire de l’opposant historique». Une maigre bougie pour cet opposant charismatique.