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Élections 2018 : Lambert-Noël Matha, ministre de l’Intérieur et… de la neutralité !
Publié le jeudi 11 octobre 2018  |  Gabon Review
Lambert-Noël
© Autre presse par DR
Lambert-Noël Matha, ministre de l’Intérieur
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Dans ce pays inquiet de la marche de son système démocratique, le ministre d’État chargé de l’Intérieur a réussi à établir une liste électorale consensuelle, premier pas vers un processus électoral apaisé. Pour les consultations de 2018, les premières organisées depuis son arrivée à l’avenue Léon-Mébiame, Lambert-Noël Matha savait qu’il lui fallait être à la hauteur, et il l’a été. Presque incontestablement.

En cette année électorale 2018, Lambert-Noël Matha avait devant lui moult défis à relever, dont celui de la «passation des charges» au Centre gabonais des élections (CGE), et il a su le faire. Il a su s’y faire. L’opposition avait ce pragmatique dans le collimateur, mais jamais il n’a été pris à défaut. Le ministre de l’Intérieur a su, étape par étape, exécuter les missions en amont et se retirer du processus électoral, conformément aux recommandations du Dialogue d’Angondjé de mars-mai 2017 qui ne lui ont laissé que la confection de la liste électorale, faisant en sorte que soient clairement séparées les missions de l’administration et celles du CGE.

À propos justement de la liste électorale, elle fait de moins en moins l’objet de contestation et de récrimination. On en est plutôt à la reconnaissance du travail accompli. Sur les tableaux du gouvernorat de l’Estuaire à Akébé-Ville, dans le 3ème arrondissement de Libreville, par exemple, les propos frisaient l’unanimité au sujet de la liste électorale affichée. «Mon frère avait fait une réclamation parce qu’il n’avait pas vu son nom lors de la dernière révision. Cette fois, son nom est bien là», affirmait un électeur du département du Komo-Océan. Un autre, cette fois à la mairie du 1er arrondissement, se réjouisait de retrouver son nom. «Depuis un moment, il faut reconnaître que les choses se passent bien en ce qui concerne la liste électorale», soulignait-il. Partout, ou quasiment partout, c’était le même propos : l’administration Matha (ministère de l’Intérieur) a su faire les choses. Le technicien qu’il a longtemps été, pense que l’administration doit demeurer neutre et au service de tous, indique un mebre de son cabinet joint au téléphone. L’ancien secrétaire général du ministère de l’Intérieur qui a pratiqué la matière électorale pendant plusieurs années n’avait donc pas droit à l’erreur.

Liste électorale moins sujette à des récriminations

Pour la première fois, peut-être, les électeurs inscrits et le ministre de l’Intérieur sont en pleine lune de miel. Grâce à son projet Iboga et à ses techniciens, l’administration du ministère de l’Intérieur a confectionné une liste électorale fiable, crédible et sûre. En tout cas, peu contestable. C’est la plus grande victoire de l’ancien «doyen des Secrétaires généraux de ministère» (22 ans d’ancienneté à ce poste), reconnaît un ancien député PDG passé dans l’opposition il y a trois ans.

Sur un tout autre plan, Lambert-Noël Matha a remis le matériel électoral (urnes, feuilles d’émargement, encre indélébile, etc.) en temps et en heure au CGE, précisément plus d’un mois avant le scrutin. Sous le regard étonné et parfois admiratif de ses contempteurs, des observateurs et des médias, Lambert-Noël Matha est ainsi parvenu à apaiser le climat politico-électoral pendant la phase cruciale de la tenue des élections jumelées.

Mais surtout, et surtout, il a pris sur lui de ne pas se présenter à une élection. Ce qui est une première pour un ministre de l’Intérieur depuis Antoine Mboumbou Miyakou en octobre 1990. En effet, nommé ministre de l’Administration du Territoire en avril 1990, ce dernier s’était abstenu de se présenter aux élections organisées six mois plus tard. Lambert-Noël Matha a fait de même, voulant sans doute garder toute sa neutralité pleine et entière dans le processus électoral engagé avec la mise en place du CGE. Son objectif, on peut l’imaginer, devait être que l’État fonctionne davantage dans un cadre démocratique et dans une égalité des chances citoyenne.

Il reste à souhaiter que le gouverneur de province et le préfet comprennent, eux aussi, où se limite leur action, afin que, là aussi, il n’y ait plus aucune récrimination, pour que, eux aussi, soient des débuts d’exemples de l’excellence républicaine.
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