La Coalition pour la nouvelle République (CNR) a réagi à la déclaration des «partenaires du Gabon» appelant à des élections pacifiques et transparentes dans le pays. Partageant le même idéal, la Coalition soutenant Jean Ping a cependant estimé qu’avec le régime en place, cet horizon est «illusoire».
Deux semaines après la déclaration commune des Nations unies, la Communauté économique des États de l’Afrique centrale, l’Organisation internationale de la Francophonie, l’Union européenne et les Etats-Unis, appelant à des élections pacifiques et transparentes au Gabon, la Coalition pour la nouvelle République (CNR) a pris acte de «l’intérêt particulier» accordé au Gabon par les partenaires internationaux.
Le 2 octobre, la coalition soutenant Jean Ping a cependant rappelé que «les principes fondamentaux, dont le respect des gages de paix et de cohésion au sein d’une nation, notamment l’organisation d’élections transparentes, inclusives et crédibles sont sans cesse violés». De plus, a regretté la CNR, «depuis la réinstauration du multipartisme en 1990, le rôle essentiel et impérieux assigné aux institutions gabonaises, surtout celles en charge de l’organisation des élections politiques, est de maintenir au pouvoir le régime Bongo quel qu’en soit le prix».
Dans leur déclaration commune datée du 24 septembre, les partenaires du Gabon ont souhaité l’organisation d’élections «transparentes, inclusives et crédibles», en vue de «contribuer à la réconciliation nationale, et à la consolidation de la paix au Gabon». Or, vu le contexte actuel au Gabon caractérisé par des «élections truquées, violences, partages de postes», la CNR a affirmé qu’il est «illusoire» d’attendre du régime en place, «la prétendue consolidation de la démocratie, de la réconciliation nationale et de la paix».
Aussi, la Coalition a-t-elle regretté que «les partenaires du Gabon s’accommodent d’une telle situation». Elle en veut pour preuve le silence de ces derniers face à la nouvelle Constitution adoptée le 14 décembre 2017, consacrant «la dérive monarchique et dictatoriale du pouvoir, dont la conséquence est de vider de sa substance le pouvoir législatif».
Rappelant que le contentieux électoral né de la présidentielle de 2016 perdure toujours, la CNR a souligné que l’«unique priorité» du peuple gabonais est de «poursuivre son combat pour la restauration de sa souveraineté, sa dignité» et, la construction d’une République où tous les citoyens vivront «à l’abri de la peur et du besoin».