A la direction générale des douanes et des droits indirects (DGDDI), la valse hésitation autour d’une grève est loin de connaître son épilogue. Alors que des espoirs d’apaisement des tensions étaient perceptibles après la signature du protocole d’accord avec le gouvernement le 8 avril 2014, ces derniers jours plus rien ne va. Les agents des douanes ont décidé de tourner le dos aux négociations et de renouveler leur grève.
Annoncé officieusement depuis quelques jours, les douaniers, à l’issue de leur assemblée générale du mardi 13 mai 2014, ont promis de «passer à la vitesse supérieure», en raison de quelques mésententes avec le gouvernement au sujet du montant de la prime de rendement, de la non prise en considération des spécificités douanières dans le payement de cette prime et des supposées «recrutements massifs et anarchiques» orchestrés par la direction générale des douanes et des droits indirects (DGDDI) depuis quelques temps, sans tenir compte des modes recrutement initiés au sein de l’administration depuis plusieurs années.
Les douaniers dénoncent «le protocole d’accord signé entre les syndicats et le gouvernement. Lors de la signature de ce protocole, le Premier ministre avait dit que nous serons au même niveau d’information, et nous avons remarqué que plus le temps passe, plus nous sommes oubliés, plus nous savons rien de ce qui se passe autour de cet accord. Il était de bon aloi pour nous de prendre de dispositions en écrivant au ministre de l’Economie et au Premier ministre que nous ne voyons plus clair en ce qui concerne le protocole d’accord. Par conséquent, nous trouvons nécessaire de nous retirer de cette commission enfin que les justifications claires nous soient données», explique Yves Boulingui, le secrétaire général du Syndicat des travailleurs et agents des douanes du Gabon et vice-président de l’intersyndicale des régis financières qui a martelé qu’«il a été décidé que la douane rentre en grève dès demain matin.»
En effet, lancée le 18 février 2014, pour des raisons liées à un ensemble de points contenus dans leur cahier des charges, la grève des agents des douanes gabonaises, réunis pour la plupart au sein du Syndicat national des travailleurs des douanes (Synatrad) et du Syndicat national des agents des douanes (Synad) refait surface. Cette fois par la plus forte des manières : «sans service minimum», ont-ils scandé en chœur. Curieux revirement de situation qui survient quelques 10 semaines après la signature d’un protocole d’accord avec le gouvernement, censé remettre à plat plus de la moitié des revendications des douaniers. Que nenni !
Aujourd’hui, malgré les preuves de bonne volonté données par le gouvernement Ona Ondo dans la résolution du conflit et dans le but de soulager les douaniers en colère, les promesses ne suffisent plus et seules leurs exigences, à leur sens, devraient primer. Prévenus par l’échec d’une première grève en 2012, les douaniers veulent mettre toutes les chances de leur côté, et l’intersyndicale entend bien le faire savoir aux plus hautes autorités du pays, à compter de ce mercredi 14 mai 2014, date du démarrage d’une nouvelle grève, comme décidé à la Direction générale des douanes à Oloumi (Libreville).