Depuis quelques mois, Libreville est confrontée à une pénurie de ciment et le prix prend le large. Cimaf n’arrive pas à satisfaire la demande qui tourne autour de 650 000 tonnes par an.
Le marché de la construction est-il victime de l’interdiction de ciment décidée par le gouvernement ? Depuis quelques mois la pénurie de ciment grippe de plus en plus ce marché. Dans les quincailleries, comme chez les distributeurs agrées, les dépôts sont de moins en moins achalandés. Cette contraction de l’offre a poussé certains revendeurs à majorer le prix.
«La semaine dernière, j’ai cherché à acheter quelques sacs de ciment dans le 6e arrondissement, en vain», a déclaré un maçon dont le chantier est en arrêt. Il a fini par trouver du ciment chez un revendeur qui a fait «monter les enchères». «Le sac coutait 5000 francs avant. Mais aujourd’hui, il faut le négocier entre 6 et 7000 francs CFA», a-t-il indiqué.
Selon Alassane, un revendeur, «le ciment est devenu cher parce que ça ne vient plus. On dirait qu’il y a un problème là où on le fabrique». Il assure n’avoir aucune information sur ce qu’il se passe réellement. Cette situation serait liée à la décision prise par le gouvernement en juillet dernier.
Le 19 juillet 2017, le gouvernement avait pris, dans le cadre de sa politique d’industrialisation du pays, un arrêté portant interdiction temporaire d’importation de ciment pour une durée de deux ans. Une opération «visant à protéger les producteurs locaux». Cependant, le groupe marocain, les Cimenteries d’Afrique (Cimaf) était le seul bénéficiaire de cette mesure. Quinze mois après, les choses ne semblent pas aller dans le sens souhaité. Cimaf n’arrive pas à satisfaire la demande domestique qui reste soutenue, malgré la crise ambiante. Celle-ci tourne autour de 650 000 tonnes par an.
Cimaf envisage des mesures palliatives pour approvisionner davantage le marché. Selon la direction générale du groupe marocain, la deuxième ligne de production de Cim Gabon sera réactivée sous peu.
Le groupe prévoit également un investissement de plus d’une dizaine de millions d’euros pour la construction, en 12 mois, d’une ligne additive de production de ciment à Cimaf Gabon. D’une capacité de 350.000 tonnes par an, cette production s’ajoutera aux 500.000 tonnes par an produites depuis 2015.