Gabon Profond, le concept initié par la Première dame du pays, Sylvia Bongo Ondimba, pour aller s’imprégner des conditions d’accouchement des femmes et du fonctionnement des structures sanitaires de l’arrière-pays en vue d’un diagnostic sans complaisance, s’est ébranlé le 12 mai 2014. Sa première étape : Ovan dans l’Ogooué-Ivindo.
La commune rurale d’Ovan, capitale départementale de la M’voung dans la province de l’Ogooué-Ivindo (Nord-est) a été la première étape de la tournée à travers quatre provinces du pays (dans un premier temps) qu’a initiée l’épouse du président Ali Bongo. Sylvia Bongo est ainsi arrivée, le 12 mai 2014, à la maternité du centre médical de la localité où les parturientes et autres patientes lui ont égrainé les difficultés qu’elles rencontrent pour accéder à de bons soins de santé.
«On accouche souvent bien. Mais, on nous demande de l’argent même si tu es assurée CNAMGS», a déclaré Lucie Bekalé, une parturiente tenant dans ses bras son nouveau-né d’une semaine. Selon cette nouvelle mère, la somme exigée pour l’accouchement varie de 10 000 à 20 000 francs CFA. Le suivi médical quant à lui, notamment les vaccinations, se fait gratuitement.
69 accouchements, avec un décès de femme enceinte des suites d’une tension artérielle très élevée, ont été enregistrés en 2013 dans ce centre médical qui ne dispose que d’une infirmière d’Etat. Celle-ci fait office de sage-femme. «Nous n’avons pas de main d’œuvre qualifiée. Les ¾ du personnel ont été formés sur le tas», a avancé pour sa part le technicien supérieur de santé, Paul Essingone Amieng, chef de ce centre médical hérité des missionnaires protestants en 1970. L’unité sanitaire située à 100 km de Makokou fait travailler 22 agents de santé et ne dispose même pas d’un appareil pour l’échographie. Son besoin pressant concerne, avant tout, l’affectation d’une sage-femme ; les cinq matrones qui y font office de d’aides accoucheuses n’ayant pas l’expertise requise.
La dotation d’un plateau technique d’accouchement amélioré, la construction d’un centre médical aux normes de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et l’édification des logements d’astreinte pour le personnel, sont, entre autres, les doléances exprimées par le patron des lieux à la Première dame.
C’est dans un bus du Centre l’hospitalier régional Omar Bongo Ondimba (Chrobom) que Mme Sylvia Bongo Ondimba a rallié la commune d’Ovan où elle a rencontré, écouté et parlé avec des femmes venues nombreuses au centre de santé de la localité. Une affluence qui répond très bien au thème donné à cette tournée par la présidente de la Fondation Sylvia Bongo Ondimba (FSBO) pour la famille : «Toutes nos mamans comptent». Ce périple de proximité a d’ailleurs été initié pour toucher du doigt les conditions d’accouchement des femmes afin d’y apporter les solutions idoines.
Après l’entretien avec les mamans, la Première dame a eu droit à une visite guidée de l’unité sanitaire. Ce qui lui a permis de constater les travaux inachevés des logements des infirmiers. L’entreprise adjudicataire ayant interrompu les travaux pour des raisons non révélées. La visite des lieux a également permis à l’épouse du chef de l’Etat de constater que deux couveuses, livrées il y a 5 ans déjà, n’ont toujours pas été mises en marche faute de main d’œuvre qualifiée. Idem pour d’autres appareils techniques. «Les faits sont têtus comme dirait l’autre. C’est triste», a déploré, Mme Sylvia Bongo Ondimba, attentive aux explications du chef du centre médical. L’épouse du président de la République gabonaise était accompagnée d’un agent du Cabinet Aktaris qui a dressé un état des lieux de la maternité vétuste. Des kits d’accouchement et des moustiquaires imprégnées ont été ensuite distribuées aux femmes.
Après Ovan, la tournée humanitaire a terminé sa première étape au Centre hospitalier régional Omar Bongo Ondimba de Makokou (Chrobom), un hôpital bien loti en plateau technique malgré le déficit en ressources humaines. En 2013, le Chrobom a enregistré 800 naissances contre une soixantaine de décès.
Dans la province du Woleu-Ntem (Nord), les villes d’Oyem, Bitam et Mitzig constitueront la deuxième étape de cette tournée, ce mardi 13 mai. La caravane sera ensuite dans la province de l’Ogooué-Lolo, le mercredi 14 mai, pour la troisième manche. La province du Haut-Ogooué dans le Sud-est du pays sera la dernière étape de cette visite du Gabon Profond. D’autres provinces du pays devraient être visitées lors d’une deuxième manche dont les dates n’ont pas été communiquées.
