Le tribunal correctionnel de Port-Gentil vient de renvoyer pour une dernière fois l’affaire opposant l’Onep au DG de Total Gabon, exigeant qu’Henri Max Ndong Nzué soit présent à l’audience.
La grève observée par les employés de Total Gabon entre le 9 et le 19 juillet dernier a ouvert une bataille judiciaire à n’en point finir entre l’employeur et la partie salariale représentée par l’Organisation nationale des employés du pétrole (Onep). Outre la procédure devant le juge des référés ayant débouché sur la victoire du syndicat, grâce à une ordonnance enjoignant à Total Gabon d’arrêter la procédure de licenciement contre six employés pour leur participation à la grève, une autre est en cours devant le tribunal correctionnel.
L’Onep a en effet décidé le 23 juillet de recourir à une citation directe par voie d’huissier devant le tribunal correctionnel du DG de Total Gabon, Henri-Max Ndong Nzué et du gérant de EMTP, Camille Ngaka pour atteinte à l’exercice du droit de grève. Un délit défini et puni par le Code du Travail.
Le syndicat du secteur pétrolier reproche en effet au DG de Total Gabon d’avoir remplacé les employés grévistes de la société par les travailleurs d’EMTP, une société de mise à disposition du personnel. Lors de la grève du 9 au 19 juillet, l’Onep s’est attaché les services d’un huissier de justice qui a constaté ces remplacements des grévistes par les employés d’une autre société sur les sites de l’île Mandji et du Cap Lopez.
Des témoignages des salariés font également allusion aux remplacements intervenus sur les sites Anguille et Torpille Marine. Une pratique interdite par la loi qui la considère comme une atteinte à l’exercice du droit de grève. S’appuyant donc sur les dispositions du Code du Travail, la partie salariale a traîné les mis en cause, le DG de Total Gabon et le gérant d’EMTP devant le tribunal correctionnel le 25 juillet dernier. Mais depuis, l’affaire va de report en report, les mis en cause ne se présentant pas à la barre.
Le 12 septembre dernier, pour la seconde fois, Henri-Max Ndong Nzué et Camille Ngaka se sont fait représenter par leurs avocats. Ce qui, selon le juge n’est pas admissible dans une affaire pénale. Celui-ci a donc accordé aux avocats des prévenus un renvoi ferme au 26 septembre prochain exigeant que ces derniers se présentent personnellement à la barre lors de l’audience. L’atteinte à l’exercice du droit de grève est punie d’une amende de 30 000 à 300 000 et d’une peine d’emprisonnement allant d’un à six mois.