Visant «la majorité absolue» des sièges, notamment à l’Assemblée nationale, l’Union nationale (UN) et le Rassemblement héritage & modernité (RHM) ont officiellement convenu samedi de l’adoption de candidatures uniques pour les prochaines législatives et locales.
Comme lors de la présidentielle d’août 2016, l’UN et RHM n’iront pas en rangs dispersés aux prochaines législatives et locales. Les deux partis de l’opposition, membres de la Coalition pour la nouvelle République (CNR) constituée autour de Jean Ping, ont décidé d’unir leurs forces et leurs ressources à travers la signature, samedi 8 septembre, d’«un Accord politique» instituant l’adoption de candidatures uniques lors de ces élections. Premier du genre au Gabon, inspiré par Zacharie Myboto qui l’a présenté comme «un acte de très grande portée politique», cet accord vise, selon le président de l’UN un but précis : «la conquête de l’Assemblée nationale par l’acquisition de la majorité absolue de ses membres». Au bout, les deux alliés espèrent parvenir à «un changement démocratique du système despotique, criminel et démagogique Bongo-PDG».
La présentation des «candidatures consensuelles», selon Alexandre Barro Chambrier, devrait permettre d’«imposer ipso facto un schéma politique inédit dans l’histoire de notre pays». Le président de RHM s’est d’ailleurs dit convaincu de ce que «l’opposition gabonaise est plus que jamais en mesure de remporter la majorité des sièges à l’Assemblée nationale».
Pour Barro Chambrier, «la conquête de la majorité des sièges aux législatives et aux locales constituera, à n’en point douter, une avancée significative pour la mise en place d’une plateforme revendicative et l’exécution d’une nouvelle offre politique, partant de la révision constitutionnelle et institutionnelle, de la limitation des mandats, du respect de la séparation des pouvoirs, entre autres, et du redressement économique et social par le retour de la confiance».
Presqu’assurés d’y parvenir, les deux partis annoncent déjà leurs futurs chantiers une fois arrivés au Palais Léon Mba : l’abolition de la loi sur les réunions et manifestations publiques ; la réécriture de la loi portant dispositions communes à toutes les élections politiques, amputée depuis janvier 2018 de l’article 161 autorisant la présence d’observateurs internationaux aux différentes phases du processus électoral au Gabon ; la révision de la loi organique N°1/2015 du 15 juin 2015, relative à la décentralisation, «pour lui donner un contenu plus adapté à sa mission de développement équitable et équilibré des collectivités locales, c’est-à-dire, de nos communes et départements».