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Suicide à Radio Gabon : témoignages, larmes et stupéfaction
Publié le samedi 8 septembre 2018  |  Gabon Review
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Stupeur, tristesse, interrogations… Ainsi peut se décrire l’atmosphère à la Maison Georges Rawiri, ce 7 septembre 2018, à la découverte du corps sans vie, pendu et drapé des couleurs nationales, de l’animateur vedette de l’émission «Succès du temps passé», Marius Pierre Founguès.

Tôt ce vendredi 7 septembre, la toile gabonaise, comme désormais de coutume, s’est réveillée enflammée. Cette fois, c’est l’annonce de la mort d’un agent du complexe George Rawiri, maison de la radio et de la télévision nationales gabonaises, qui alimentait la chronique. Marius Pierre Founguès, également lecteur des Avis et Communiqués, a été retrouvé sans vie, le corps pendu sur une rampe d’escalier de Gabon Télévision. Un suicide, selon de nombreux témoignages.

Employé de la Radio télévision gabonaise (RTG) depuis 1971, animateur vedette de l’émission très suivie «Succès du temps passé», Marius Pierre Founguès, la soixantaine, aurait décidé de mettre fin à ses jours sur son lieu de travail.

Selon le directeur général du Groupe Radio Gabon, Bertrand Ebiaghé Angoué, «c’est l’un des agents proposés à la retraite depuis 2015» et «il était ici à Radio Gabon en tant que collaborateur extérieur». S’il assure que l’enquête a été ouverte par les autorités judiciaires qui vont déterminer, peut-être avec exactitude, ce qu’il s’est réellement passé, Ebiaghé Angoué explique sommairement que «des équipes du matin, vers 5 heures, ont découvert son corps aux marches du complexe George Rawiri».

Dans les couloirs, il se relaie sans relâche que l’animateur se serait donné la mort drapé dans la bannière nationale vert-jaune-bleu. Le suicidé présumé aurait également rédigé une dernière lettre donc le contenu est diversement livré par les nombreuses sources questionnées.

Jean Lié Massala, le directeur général du Groupe Gabon Télévisions explique quant à lui que «c’est en enlevant le corps que l’on disait avoir découvert un message». «Je suis venu. J’ai vu le message. Entre autres, il est poignant. Il dit en gros : «Adieu la misère, adieu l’ingratitude des hommes !». Ce sont des phrases qui m’ont marqué. «Ma vie a commencé ici, elle s’achève ici ou elle se termine ici», quelque chose comme ça. J’ai vu le message de mes yeux. Je l’ai lu, en passant», a affirmé le patron du groupe, présent lorsque le procureur et les pompes funèbres sont venus enlever le corps. A ce qu’il semble, a ajouté le directeur de Gabon Télévisions, «son message fait état, j’ai cru comprendre, de trois ans d’arriérés de salaire de la Fonction publique, de 19 mois de frais de production, quelque chose comme ça». Pour sa part, le président du Syndicat des professionnel de la Communication (Syprocom), Jean Olivier Makaya, raconte que «sur la lettre il a écrit : «Je meurs en laissant 16 mois de salaires impayés».

Selon plusieurs sources, l’animateur affecté au service des Avis et Communiqués, squattait depuis plusieurs mois, voire des années les locaux de la Radio et de la Télévision. Il avait transformé en habitation le petit espace de son bureau. «Pour vous dire la vérité, je suis arrivé ici, il y a huit mois, nous avons eu un entretien. J’avais eu vent de cela. Et c’était un collaborateur qui s’entendait très bien avec moi. Je lui ai fait savoir qu’il n’était pas opportun pour lui d’occuper un espace au niveau du complexe parce que ce n’était pas approprié. Je crois qu’à partir de cet instant, M. Founguès avait vidé les lieux. Je ne saurais vous dire quel pouvait être le motif de sa présence ici», a dit Bertrand Abiaghé.

S’interrogeant à son tour, le Secrétaire général adjoint du Syprocom, Patrick Nzoghé Békalé, indique que le disparu faisait partie «des gens qui viennent souvent lire les communiqués et qui ont des avantages». «Il se peut qu’on a dû supprimer ces avantages. Vous comprenez que tous ces éléments mis bout à bout ont certainement conduit ce dernier à la mort, au-delà des aspect extérieurs qu’on peut évoquer. C’est le climat dans lequel nous baignons qui a été certainement la goutte d’eau ayant fait déborder le vase».

Rencontrée sur les lieux du drame, l’une des filles de la victime, venue avec sa parenté s’enquérir des conditions du décès de leur père, ne comprends pas. Sous le choc, elle explique que son géniteur sortait d’une hospitalisation à la suite d’une opération. En conséquence, elle ne comprend pas ce qui a bien pu le pousser à poser cet acte.

En attendant les résultats de l’enquête, à Gabon Télévisions et à Radio Gabon, le temps est au recueillement pour rendre un vibrant hommage à cet homme qui a servi pendant plus d’une quarantaine années son pays.
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