En attendant l'aboutissement de l’enquête du suicide présumé de Marius Pierre Fougues, présentateur à Radio Gabon, dans la nuit de jeudi à vendredi, le ministre de la Communication, Guy Bertrand Mapangou a appelé au recueillement l'ensemble des agents du média, réunis au sein du Syndicat des professionnels de la communication (Syprocom).
Le suicide de l'animateur et présentateur à Radio Gabon, Marius Pierre Foungues, la cinquantaine révolue suscite des réactions. La dernière en date, est celle du ministre d’État en charge de la Communication, Guy Bertrand Mapangou qui a appelé les agents dudit média au recueillement.
Si la communication du ministre de tutelle, lue par son Conseiller en communication, Eric Simon Zue Obiang, sur le plateau de Gabon 1ère, au journal télévisé de 13 heures, témoigne de l’intérêt et de la tristesse qui animent le premier responsable de la communication au Gabon. Il reste que les autorités judiciaires sont seules à même de déterminer les circonstances exactes de cette disparition tragique, pour reprendre le communiqué.
Au-delà, il y a lieu de revenir, tout de même, dans un contexte de précarisation devenue de l'emploi au Gabon, sur les raisons qui ont conduit la victime à se donner la mort, ainsi que le témoignent ses collègues rencontrés par le reporter de l'AGP, tôt ce vendredi matin. Le mal partirait des impayés de salaires.
En effet, depuis près de 15 mois, les agents, appelés collaborateurs extérieurs, ne bénéficieraient plus de leurs émoluments. À maintes reprises et par le biais des grèves et autres assemblées générales à l'effet d'attirer l'attention des autorités compétentes, rien n'y est fait. D’où le désarroi. Excédé de vivre dans l’indignité du fait de la mauvaise gestion des ressources financières par d'aucuns, il aurait décidé de se donner la mort, laissant enfants, femmes et amis, indiquent des sources anonymes au sein du média.
Pour coller au mobile du suicide, une bible et un mot en guise de testament auraient été retrouvés sur M. Foungues par l’équipe de la matinale tôt ce vendredi, aux marches donnant au palier du studio de production de Radio Gabon. Les témoins, sous le choc jusqu'alors, parlent des raisons ayant poussé ce dernier à mettre fin à ses jours sur terre. Ils évoquent, entre autres, l’incapacité de ce dernier à subvenir aux besoins élémentaires de sa famille, de s’acquitter des frais mensuels de loyer au point d’être menacé d'expulsion par le bailleur. C'est d’ailleurs, selon des personnes proches du disparu, la pression mise sur lui par le bailleur qui l'aurait poussé à bout.
Ce qui est plus choquant dans notre pays, est que le gabonais souffre non pas parce qu’il n’est pas à même de travailler, mais parce qu’une élite, soit disant, a décidé de faire dans la distraction des deniers publics, indiquent quelques agents très remontés. «Jusqu’où veulent-ils qu'on en arrive ? Nous parlons de suicide dans nos locaux aujourd’hui. Mais combien de gabonais meurent du fait de ces oppressions morales ? Ils nous tuent en nous privant de toute dignité, s’écrie un membre du Syndicat des professionnels de la communication (Syprocom)».
Rappelons que cette disparition tragique intervient alors que le Syprocom s’apprête à tenir une Assemblée générale, pour évoquer les mêmes questions inscrites au rôle des revendications dont l’épineux dossier des arriérés de salaires des agents, des primes, etc…