Libreville, Gabon (Gabonactu.com) – La police gabonaise a fait usage, vendredi à Libreville, des gaz lacrymogènes pour disperser des habitants du PK 10 qui manifestaient leur colère dans la rue pour réclamer le rétablissement de l’électricité coupée dans leur quartier depuis deux, a appris Gabonactu.com de source bien informée.
La scène s’est déroulée à Bangos précisément à côté du château d’eau du PK 9. Les riverains, lassés d’attendre désespérément les équipes d’intervention de la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG) ont érigé des barricades sur la route aux environs de 19 heures. La circulation sur cette route de dégagement a été sérieusement paralysée provoquant un embouteillage monstre sur la route nationale N°1.
A l’origine de la nervosité des habitants de Bangos, une série d’incidents qui ont laissé la SEEG indifférente. Une semaine auparavant, une partie des habitants du quartier ont passé une nuit sans électricité. Un transformateur a pété. Le lendemain, une équipe de la SEEG a opéré les réparations nécessaires. Un jour après, un camion grumier a arraché un poteau électrique laissant tomber les câbles haute-tension par terre. Les riverains ont encore passé une autre nuit sans électricité.
Une équipe de prestataires de la SEEG serait venue, selon des témoignages recueillis sur place, réparer les dégâts. Après cette intervention, plusieurs lampadaires du quartier ne s’aliment plus. Le quartier était victime de fréquentes baisses de tension. Appelée au secours, la SEEG n’a pas bougé. Un jour plus tard, des flammes se sont déclarées sur le poteau réparé par les prestataires de la SEEG. Mais l’équipe de la SEEG contactée via le 01767373 a simplement ignoré les appels de détresse des populations concernées.
Le lendemain, c'est-à-dire le jeudi dernier à 20 heures 20, des flammes très vives se seraient déclarées sur le même poteau. La SEEG contactée a promis vite intervenir. Ce sont les sapeurs pompiers qui ont promptement intervenus mais ils n’avaient pas le produit approprié pour attaquer ces flammes. Ils ont conseillé aux riverains de recourir au sable pour maîtriser l’incendie, ce qui a été fait. Aucune équipe de la SEEG ne se serait rendue sur place pour constater les faits.
Les riverains ont passé une autre nuit dans le noir. Vendredi soir, ne voyant aucune équipe d’intervention, ils sont passés à l’acte. La police est intervenue avec force, déversant des lacrymogènes dans un quartier habités d’enfants et de vieillards dont certains se seraient plaint d’étouffement.
Cet épisode violent a obligé la SEEG d’intervenir enfin. L’électricité a été rétablie à 23 heures, selon des résidents contactés par Gabonactu.com. Ceux-ci déplorent cependant le manque d’éclairage public depuis ces incidents à répétition. Ils déplorent aussi le manque d’eau dans leur quartier depuis 4 ans alors qu’ils sont situés au pied du plus grand château d’eau du Gabon.