Le procès de l’ancien ministre du Pétrole Etienne Dieudonné Ngoubou s’est ouvert le 30 août devant la Cour criminelle spéciale (CSS) de Libreville avant d’être reporté au 30 octobre 2018.
Devant la barre, entouré de ses avocats, c’est l’image que l’on garde de cette première séance du procès de l’ancien ministre de l’Energie et du Pétrole devant la Cour criminelle spéciale.
Attendu depuis janvier 2017, date à laquelle il a été placé en détention provisoire à la prison centrale de Libreville, c’est la première fois que la CCS, présidée par la juge Paulette Ayo Akoly, l’a entendu sur l’affaire des 5 milliards de francs CFA qui aurait été distraits dans la gestion des contrats liés à la construction de deux centrales hydro-électriques, à Iboundji et Malinga en 2014. Selon l’arrêt de renvoi devant la CCS, Etienne Dieudonné Ngoubou aurait utilisé des montages financiers frauduleux et aurait fait montre de l’inobservation des procédures en matière du Code des marchés publics pour détourner ces fonds. Les faits remontent aux années 2012 et 2013.
A l’issue de ce premier jour de ce procès, la Cour a décidé de surseoir à statuer en attendant la décision de la Cour de cassation saisie par les conseils de l’accusé, qui réclament «la libération pure et simple» de leur client. Dans ce sens, le procès devrait reprendre le 30 octobre prochain.
Selon ses conseils, le dossier serait vide et ne comprendrait pas d’éléments comptables. Cette affaire s’apparente à un «règlement de comptes politique».
«Nous avons soulevé un certain nombre de nullités parce que le dossier a été mal instruit. La Cour criminelle spéciale a fait droit à notre première demande qui est celle d’un sursis de statuer dans l’attente de la décision qui va être rendue par la Cour de cassation. Après avoir accédé à cette première demande, la Cour a jugé inutile, pour l’instant, de répondre à toutes les autres demandes de nullités», a indiqué Me Sedillont du barreau de Paris, cité par le site Directinfosgabon.com.
Malgré la demande du Groupe de travail sur la détention arbitraire de l’Organisation des Nations Unies (Onu), invitant le gouvernement gabonais à libérer «immédiatement» l’ancien ministre, le procès devrait donc, à tous points de vue, suivre son cheminement.
M. Ngoubou est le premier ministre des nombreux gouvernements d’Ali Bongo à comparaître à la CCS. Il a été arrêté dans le cadre de l’opération anticorruption «Mamba»