Libreville – Le ministre gabonais de l’Intérieur, Lambert Noël Matha a annoncé lundi soir dans un bref communiqué que la marche convoquée ce mardi dès 8 heures par une coalition des syndicats pour protester contre les mesures d’austérité n’aura pas lieu.
« La marche projetée par la Confédération Syndicale Dynamique Unitaire et compagnie pour se tenir le mardi 28 août 2018, n’a pas reçu l’autorisation des services compétents en la matière. Par conséquent, cette marche n’aura pas lieu », a tranché le ministre.
Le 13 août dernier, les organisateurs avaient prévu qu’ils marcheront « avec ou sans autorisation » du gouvernement. Jean Remy Yama, leader de ce mouvement avait averti que les fonctionnaires sont prêts à engager un bras de fer avec le pouvoir.
Le ministre de l’Intérieur avait refusé d’autoriser la même marche qui aurait pu avoir lieu le 13 août dernier. Il avait expliqué que les demandeurs devaient attendre les conclusions de la Cour constitutionnelle saisie par eux pour obtenir l’annulation des mesures d’austérité à l’origine de la colère des syndicats.
Les syndicats ont appelé les fonctionnaires gabonais à marcher ce lundi avec un bandeau noir et un pain à la main du Rond point de la démocratie jusqu’à la primature. La marche est dite noire parce qu’elle symbolise la misère dans laquelle le gouvernement veut plonger les fonctionnaires, selon les organisateurs.
Les syndicats protestent aussi contre la suspension des recrutements durant 3 ans, la suspension des avancements et des reclassements durant 3 ans, la suspension des concours professionnels durant 3 ans et l’augmentation de certaines taxes qui fragilisent le panier de la ménagère.
L’Etat gabonais, qui compte plus de 105 000 fonctionnaires, veut faire passer la masse salariale du public à 400 milliards de FCFA dans 3 ans contre 720 milliards de FCFA actuellement.
Outre les mesures qui touchent directement les travailleurs, le gouvernement s’est aussi auto-imposé, une véritable cure d’amaigrissement. La présidence de la République a limogé 40% des agents du cabinet présidentiel. Tous les ministères ont fait au tant. Les voyages en classe affaire sont interdits, sauf pour les ministres. L’achat de véhicules de grand luxe aussi.