"Soyons cette jeunesse active et consciente des enjeux de notre participation dans la gestion de la chose publique. Soyons cette jeunesse qui porte la voix de ceux d’entre nous qui ne peuvent s’exprimer. Soyons la voix de certains de nos pères et de certaines de nos mères. Soyons la voix de nos aînés. Osez mes chers frères ! Mais dans le respect et en toute responsabilité" dixit Steevel Nani.Les élections législatives et locales se profilent à l’horizon au Gabon.Les candidatures se multiplient et les candidats se bousculent.Il est jeune et décider de se lancer pour se faire une place de choix à l’Hémicycle Léon Mba.Lui,c’est Steevel Nani, originaire de Franceville,dans la province du Haut-Ogooué.Il a répondu aux questions de Gabonews.
1) Qui est Steevel NANI ?
Tout d’abord, merci infiniment pour l’honneur que vous me faites en m’accordant cette interview.
Steevel NANI est un jeune gabonais originaire de la province du Haut Ogooué où j’ai fait tout mon parcours académique primaire et secondaire. Depuis le secondaire j’ai toujours appartenu aux corporations scolaires, dites coopératives, avec cette même envie qui m’anime encore aujourd’hui d’être au service de mes semblables. Après mon Baccalauréat série A1, étant donné que j’étais parmi les lauréats du concours international de la francophonie, j’aurai pu intégrer l’université Paris 1 Sorbonne pour y étudier l’une de mes passions qui est le Droit. C’est ce que l’on m’avait laissé entendre (...). Malheureusement, pour des raisons que j’ignore, je n’ai pas pu intégrer cette université. Je me suis donc retrouvé à l’université Omar BONGO où j’ai poursuivi cette passion à la redoutable faculté de Droit. Vous avez compris que je suis juriste de formation. En fac, je fais des rencontres et je découvre une organisation internationale qui me séduit par ses valeurs et ses programmes. Je fais mes classes dans cette organisation dont l’une des exigences pour ses membres est d’être toujours professionnels dans nos rapports au sein de l’organisation, mais aussi vis à vis des tiers. Cette organisation c’est AIESEC dont l’ancien Secrétaire Général de l’ONU KOFI ANNAN, décédé il y a quelques jours, était membre. J’en profite d’ailleurs pour lui rendre un hommage. De cette organisation, je suis appelé à intégrer une autre organisation internationale des jeunes. Il s’agit du Réseau des Jeunes Leaders des Nations Unies dont j’ai été le Responsable de la Communication avant d’en être le Président. Je peux me définir jusque là comme étant un membre de la société civile. Et c’est d’ailleurs à ce titre, puisque je suis Animateur des ONGs certifié par l’UNICEF, que j’interviendrai au "Forum Altogovéens des Jeunes pour l’Entrepreneuriat" ce jeudi 23 Août à l’hôtel de ville de Franceville.
2) Vous êtes candidat, quelles sont vos sources de motivation et sur qui et quoi comptez vous pour être élu député au premier arrondissement de Franceville ?
Ça fait beaucoup de questions à la fois, vous ne trouvez pas ? (Rires)
Et bien, il y a plusieurs paramètres qui rentrent en compte en ce qui est de mes motivations. Mais tous ces paramètres reposent sur le principe d’intérêt commun.
A Franceville, j’ai passé mon enfance et mon adolescence dans deux principaux quartiers que sont Lekeye et la Corniche. Le quartier Lekeye aujourd’hui n’est que l’ombre de lui même car la route que nous avons difficilement acquise en 1998 est dans un état très dégradé avec tout ce que cela comporte comme dangers, particulièrement en ce qui est de la santé des riverains en saison sèche.
Ce sort des populations de Lekeye ne peut être enviable pour les autres quartiers du premier arrondissement de Franceville qui connaissent aussi des difficultés qui ne demandent qu’une volonté politique pour être résolues. C’est le cas du chômage des jeunes du premier arrondissement. C’est également l’exemple du manque d’espace de jeu et de loisirs pour occuper les jeunes. Conséquente ? La délinquance juvénile.
Je pourrai davantage noircir ce tableau mais ce n’est pas mon but. En revanche, je peux vous avouer que c’est ce contexte peu reluisant qui m’amène à me lever et à porter haut la voix du premier arrondissement. Car, nous avons longtemps crié dans nos quartiers sans nous faire entendre.
Cette motivation liée au contexte de mon arrondissement se trouve renforcée par le discours du Chef de l’Etat qui fait de son mandat actuel le Septennat de la Jeunesses. Mai surtout par sa volonté de voir les jeunes prendre part au processus de prise de décision. Qui en effet mieux qu’un jeune peut cerner les difficultés actuelles des jeunes ? Lorsqu’on adopte des lois relatives à la mise en œuvre des politiques publiques liées à la jeunesse, et que celle ci n’intervient pas de façon directe dans le processus, je pense qu’il y a une inadéquation.
Dans ce sens, j’ai considéré le discours du Chef de l’Etat comme appel. Et par ma candidature, je réponds à son appel.
C’est pourquoi, j’invite les jeunes en particulier à répondre avec moi à cet appel du Président de la République. Sans le soutien massif et sans réserve de la jeunesse du premier arrondissement de Franceville, je ne pourrais pas atteindre ce but de les représenter à l’assemblée nationale. J’invite aussi nos pères, nos mères et nos aînés à nous donner leur bénédiction donc à nous soutenir. Nous sommes la relève. Vous pouvez compter sur ma détermination.
Nous avons récemment lancé une levée de fonds qui continue jusqu’à ce jour. Et nous tenons à sincèrement remercier tous ceux qui se sont empressés de nous apporter leur soutien financier.
3) Une fois élu, quelles seront vos priorités ?
Il serait intéressant de rappeler aux populations que contrairement au Ministre, le député ne gère pas de budget. Néanmoins, il autorise le Ministre, par la proposition et l’adoption des lois, à dépenser le budget que celui gère. Une fois élu, je proposerais des lois qui répondent aux besoins spécifiques des populations du premier arrondissement. C’est pourquoi, il ne s’agit pas de mes priorités mais de "Nos Priorités".
Ce que vous appelez mes priorités sont en réalité celles des populations du premier arrondissement et certainement même de certains coins du Gabon. Car nous vivons relativement les mêmes réalités. "Nos Priorités" se résument en sept axes : 1) L’éducation Civique des jeunes ; 2) La mise en place d’un Fonds de Développement des Arrondissements (FDA) ; 3) L’Emploi ; 4) L’autonomisation de la Jeunesse ; 5) L’effectivité de l’allocation chômage ; 6) La lutte contre la vie chère ; 7) La mise en place des plateaux sportifs et des centres de loisir.
Pour tous ceux qui veulent avoir "Nos Priorités" de façon détaillée, veuillez nous écrire à osonsensemble2018@gmail.com
4) Vous affirmez dans votre projet de campagne que "L’expérience des anciens est un atout pour le dynamisme de la jeunesse". Est ce à dire que vous êtes de ceux là qui font du neuf avec vieux ou du vieux avec du neuf, c’est selon ?
Rires...
Je dois vous avouer que je ne suis pas de ceux qui pensent qu’il y ait une génération spontanée. Je crois profondément que le développement harmonieux de notre beau pays ne peut se faire exclusivement avec les vieux. Encore moins exclusivement avec les jeunes. C’est par contre un brassage des deux générations qui nous amènera à relever les grands défis que nous pose le développement de notre pays. Les anciens ont une expérience dont ils sont les seuls maîtres. Cette expérience s’étant au delà de l’aspect professionnel. Elle concerne la vie de façon générale. Le soucis c’est que certains anciens dans un conservatisme qui ne profite pas toujours au développement car il est difficile de se détacher de certaines vieilles habitudes. Prenons l’exemple du domaine politique. Jusqu’à un passé encore ressent, la politique était une chasse gardée pour les anciens avec une odeur de mythe pour la jeunesse. En cela, le discours du chef de l’Etat de voir 30% des jeunes dans les sphères décisionnelles est révolutionnaire. A côté, il y a une jeunesse dynamique, ouverte sur le monde et souhaiterait que les choses se fassent à la vitesse d’un clignement de l’œil. Ce qui peut aussi bien mettre certains anciens mal à l’aise. L’idéal, serait de conjuguer le dynamisme de la jeunesse et l’expérience des anciens pour un développement concerté du pays. Telle est ma vision.
5) Vous avez choisi d’oser. Peut-on déjà vous appelez Honorable NANI ? Quel est votre message à cette jeunesse qui a des idées et qui hésite encore ?
C’est un honneur que vous me faites en m’appelant honorable et je souhaite qu’au soir du 6 Octobre prochain ce sera une réalité.
Jeunesse Altogovéenne, Jeunesse du Gabon, nous traversons une ère particulière. Les choses ont changé. La jeunesse est plus que par le passé considérée comme un réel acteur du développement. Nous avons des opportunités pour encore faire avancer les choses. À nous de les saisir. Je vous invite à vous engager avec moi afin de réclamer les 30% qui nous ont été promis par le Chef l’Etat. Personne d’autre ne le fera à notre place. Si vous avez des idées, exprimez les ! Soyons cette jeunesse active et consciente des enjeux de notre participation dans la gestion de la chose publique. Soyons cette jeunesse qui porte la voix de ceux d’entre nous qui ne peuvent s’exprimer. Soyons la voix de certains de nos pères et de certaines de nos mères. Soyons la voix de nos aînés. Osez mes chers frères ! Mais dans le respect et en toute responsabilité.