La médecine militaire est une médecine exercée sous subordination administrative, concernant autant l’individu que sa collectivité, dans un intérêt réciproque. Cette prise en charge, préventive et thérapeutique, doit pouvoir s’adapter à toutes les conditions rencontrées par l’unité militaire, notamment les situations d’exception (dont les conflits armés ne sont qu’une des expressions). La ville de Spiez en Suisse sera du 26 au 30 aout prochain, le point d’orgue de la sixième session sur ce concept à l’initiative du comité international de médecine militaire (CIMM).
Créé en 1921 à Bruxelles dans le but d’entretenir les liens entre les services de santé des armées dans le monde, tout en favorisant l’application du droit international humanitaire, le comité œuvre également à la promotion de sciences médicale sous la présidence du lieutenant Général indien Bipin Puri. Toute chose qui justifie du bien-fondé de la rencontre qui va notamment s’appesantir sur l’introduction des éléments de réflexions éthiques et moraux dans la résolution de situation difficile. Les exemples choisis sont rencontrés lors des conflits modernes. Cette nouvelle concertation intervient au lendemain du 42e congrès du CIMM organisé à New Delhi sous le thème : « la médecine militaire en évolution : regard vers l’avenir ».
Les innovations en médecine du champ de bataille et la contribution de la médecine militaire aux avancées de sciences médicales restent les temps forts, tels que rapportées par la revue internationale des services de santé des forces armées. Un sujet pour le moins d’actualité, si l’on en convient aux réalités de l’heure. Le médecin-général à la retraite Jacques Igoho l’a récemment relevé dans une tribune publiée dans le quotidien l’Union , en écrivant que la contribution des médecins militaires à la santé publique n’est pas une intrusion, mais simplement la suite, de l’ancienne et mémorable histoire des médecins militaires dans notre pays. C’est également sous la plume de l’ancien directeur général du service de santé militaire que nous apprenons que le centre universitaire des sciences de la santé (devenu faculté de médecine et de sciences de la santé) a été créé par le professeur André Gouaze, doyen de la faculté de médecine de Tours (France). Un ancien élève de l’école de santé navale.
La santé publique repose au Gabon sur deux volets : civil et militaire. Le secteur public militaire érigé en une direction générale dépend directement du ministère de la défense nationale. Il se compose de l’hôpital des instructions des armées Omar Bongo Ondimba et récemment de l’hôpital d’instruction des armées d’Akanda, de centres de santé militaire et d’un vaste réseau d’infirmeries et d’une école d’application des services de santé militaire sise au PK 9. L’on retient par ailleurs l’implication tant sur le plan managérial du centre hospitalier de Libreville (aujourd’hui CHUL) qu’en matière de médecine d’urgence ou de santé maternelle et infantile, du fait respectivement de la mise en place du service d’aide médicale d’urgence et du premier service de néonatalogie du pays. Le service de santé militaire peut aussi déployer des hôpitaux de campagne, version tentes ou motorisée.