En sa qualité d’électeur, Anges Kevin Nzigou, avocat au barreau du Gabon et cadre du parti Pour le changement (PLC), envisage d’attaquer devant la Cour constitutionnelle le jumelage des élections législatives et locales décidé par le Centre gabonais des élections (CGE).
Partant du fait que «notre ordonnancement juridique n’envisage pas un jumelage des élections», Anges Kevin Nzigou s’apprête à saisir la Cour constitutionnelle plus de deux semaines après l’annonce par le CGE du jumelage des prochaines législatives et locales. C’est ce lundi 20 août que cet avocat au barreau du Gabon, cadre du parti Pour le changement (PLC), devrait officiellement saisir la juridiction présidée par Marie-Madeleine Mborantsuo. Il envisage précisément d’«attaquer le décret qui nomme les commissaires électoraux ainsi que celui qui déroule le programme électoral pour le triomphe de la loi, la promotion de l’Etat de droit et pour consacrer le principe de liberté et de la transparence du vote».
Pour Anges Kevin Nzigou qui a saisi, le 13 août, le président du CGE, son action devant les juges constitutionnels vise à «alléger la réponse de l’administration sans compromettre le principe de l’élection». L’opposant veut notamment montrer qu’en décidant de jumeler les législatives et les locales, le CGE «est allé au-delà de ses compétences». Il rappelle en effet que le Centre «n’aurait pas pu annoncer la date des élections mais saisir la Cour Constitutionnelle qui lui aurait fixé les nouveaux délais d’organisation des élections des députés à l’Assemblée tel que dispose l’article 4 de la décision numéro 022/CC du 30 avril 2018 relative à la requête présentée par le Premier Ministre aux fins d’interprétation des articles 4, 28, 28a, 31, 34, 35 et 36 de la Constitution».
Aussi, affirme-t-il, sa démarche vise un objectif précis : l’organisation d’élections «libres et démocratiques» avec «une procédure électorale claire, prévisible et lisible par chaque citoyen», capable «d’éviter les divers mécanismes de fraude électorale».
Anges Kevin Nzigou attendra donc de la Cour constitutionnelle qu’elle réforme l’ensemble des décisions relatives aux scrutins annoncés pour le 6 octobre 2018, en opérant la distraction des élections locales pour ne tenir que les élections législatives conformes à la liste électorale révisée, et qu’elle communique une nouvelle date des élections législatives en conformité avec les dispositions des articles 16a et 17 de l’ordonnance 00004/PR/2018.