Confronté aux vents contraires de la conjoncture, le Gabon devrait diversifier son économie et éviter les erreurs du passé. Un double défi pour le petit eldorado pétrolier d’Afrique centrale.
Une quarantaine de compagnies, dont une douzaine d’opératrices, se partagent le domaine minier gabonais. Les deux principales sociétés pétrolières, Elf Gabon et Assala Energy, ont suspendu depuis plusieurs mois leurs campagnes d’exploration jugées trop coûteuses.
Dans les années 1970, l’économie gabonaise avait été dominée par les activités forestières, avant que le pétrole ne prenne le relais et accroisse les revenus de l’Etat. En même temps s’est amorcé un exode rural important vers les grandes villes, dont Port-Gentil, et l’afflux des ouvriers étrangers vers le secteur pétrolier.
Un paradoxe demeure: l’Etat n’a pas assez investi durant une quarantaine d’années, privant ainsi une population des retombées du pétrole et de l’opportunité d’un nouveau départ. Or, les réserves de l’or noir s’épuisent. En même temps, sur le plan national, de profonds déséquilibres ont été engendrés par la dégradation de l’économie, qui s’est manifestée pleinement après le contre-choc pétrolier.
Les recettes pétrolières ont représenté plus de 500 milliards de F CFA en 2015
Si les chiffres de 2016 et 2017 ne sont pas connus, selon l’économiste gabonais Mays Mouissi, en 2015, les recettes pétrolières, bien qu’en baisse par rapport à l’année précédente, ont représenté plus de 500 milliards de francs CFA. Comment ces recettes se répartissent-elles ? Combien chaque société pétrolière reverse-t-elle à l’Etat à travers les différents mécanismes contributifs ? Quelles sont les sociétés du secteur qui ont réalisé les plus importants versements au bénéfice de l’Etat gabonais en 2015 ?