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Mesures d’austérité : le Gouvernement s’est arrêté en route (Dieudonné Minlama Mintogo)
Publié le jeudi 16 aout 2018  |  Gabon Actu
Dieudonné
© Autre presse par DR
Dieudonné Minlama Mintogo, candidat à l`élection présidentielle gabonaise du 27 août 2016
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Libreville – Les réactions des personnalités publiques sur les mesures d’austérité décidées par le Gouvernement le 21 juin dernier semblaient closes. Mais la semaine dernière, le président d’ « Ensemble pour la République », Dieudonné Minlama Mintogo a réagi à celles-ci et donné sa contribution pour aider l’Etat à mettre en place une véritable politique économique pour mettre le Gabon sur les rails de la croissance positive.

« En effet, le gouvernement a mis en place des mesures d’austérité. Mais ce qu’il faut que nous comprenions, ce sont les causes. Depuis très longtemps, plus de 40 ans, notre pays a mis en place des politiques publiques inefficaces qui a consisté en une économie de rente, basée sur l’exploitation de nos matières premières et la redistribution aux élites politiques et administratives des revenus issus de la vente des matières premières à travers la fonction politiques et la fonction publique », a déploré Dieudonné Minlama Mintogo.

Selon le candidat malheureux de la dernière élection présidentielle, le Gabon n’a penser à développer une économie diversifiée. Au contraire, la fonction publique a explosé ; elle devenue pléthorique au point de devenir un boulet de canon qu’on peut pplus trainer pendant longtemps.

Dieudonné Minlama Mintogo pense qu’il est important de s’attaquer à ce mammouth. Ce qui peut justifier les mesures qu’il a jugées opportunes.

« Ces mesures sont nécessaires pour définir une nouvelle économie, pour définir une nouvelle façon de vivre dans ce pays, pour cadrer à la réalité et de donner une chance au développement du pays. Je crois qu’on aurait dû, auparavant, concerter toutes les forces vives du pays, parce que ces mesures vont toucher tout le monde. Il était donc important que tout le monde soit impliqué dans la discussion pour qu’ensemble nous trouvions un large consensus national et à partir de ce moment, le soutien à ces mesures aurait été plus efficace et plus facile pour les uns et pour les autres », a reconnu M. Minlama Mintogo.

Pour l’agronome, il n’est plus question de reculer. Il faut plutôt avancer en s’appuyant sur deux axes qu’il pense stratégiques.

« L’axe stratégique N°1 c’est approfondir les réformes. Pour cela, il nous faut redéfinir notre environnement institutionnel », estime M. Minlama Mintogo, avant d’ajouter qu’ « Au moment où nous voulons dégrossir la fonction publique, nous devons aussi regarder du coté des institutions et avoir le courage de voir si réellement toutes les institutions sont nécessaires et à cette question, je réponds négativement ».

Pendant six ans (de 1990 à 1996), le Gabon a fonctionné sans le Sénat. Le leader d’Ensemble pour la République pense que le Gabon ne s’était mal porté.

D’ailleurs, selon lui, c’est la meilleure législature que le Gabon a eue, avec une opposition forte à l’Assemblée nationale, une majorité et un gouvernement qui a fait de plus grandes réformes avec Casimir Oyé Mba.

« Nous n’avions que l’Assemblée nationale. Nous pouvons donc vivre sans le Sénat. Je prends aussi le cas de la vice-présidence. D’aucuns vont penser que ça ne coûte pas cher, mais moi si ! Il n’y a qu’à regarder le nombre de conseillers du vice-président, de la présidence et le nombre de chargés de missions qui travaillent à la présidence de la République. Au 1er mandat d’Ali Bongo nous n’avons pas eu de vice-présidence. Je ne pense pas que le Gabon s’était mal porté et si nous supprimions la vice-présidence, le Gabon se porterait moins bien. La médiature de la République est une institution quasi inexistante. Je ne pense pas que nous ayons besoin de cette institution parce que je ne vois pas son rôle exact aujourd’hui. Il y aussi le conseil national de la démocratie. Le personnel politique est aussi pléthorique dans notre pays. J’entends par là les maires, les présidents des conseils départementaux, les ministres, etc. », a indiqué Dieudonné Minlama Mintogo.

Il pense aussi qu’après près de 30 ans de démocratie, les dirigeants devraient avoir le courage de faire une évaluation réelle et de prendre une décision objective.

« Je ne trouve pas objectif que nous ayons des communes de plein exercice à Owendo et Akanda. On gagnerait à faire une grande commune de Libreville avec Owendo et Akanda comme arrondissements. Je ne vois pas pourquoi Ntoum aurait 3 arrondissements alors qu’avec sa taille, un seul conseil communal aurait suffit. C’est de même pour toutes capitales provinciales. Les arrondissements créés et les nouveaux conseils n’ont donné aucune plus-value au niveau de l’efficacité. Elles peuvent redevenir des communes de plein exercice sans arrondissement », pense-t-il.

L’ancien présidentiable estime par ailleurs que le Gabon peut innover en substituant les conseils départementaux par conseil provincial. Ainsi, le Fonds d’initiative départemental conviendrait mieux s’il était destiné à un conseil provincial plus large avec plus d’actions. Et cela générerait davantage d’économies.

L’axe N°2, selon Dieudonné Minlama Mintogo consisterait à réfléchir de façon objective sur l’utilisation des économies générées par les mesures citées plus haut.

« Le Gabon a d’énormes opportunités. Fermons la fonction publique et ruons-nous vers le secteur privé. Il faut que l’Etat créé des conditions pour que les Gabonais deviennent des entrepreneurs à tous les niveaux », a-t-il proposé, le ton grave, ajoutant qu’il faut qu’aujourd’hui « nous inculquions aux Gabonais le gout de l’aventure dans le secteur de la création des entreprises, non pas dans le BTP mais dans les secteurs de la production et de la distribution ».

Le Gabon importe pour environ 1,5 milliard de dollars (Environ 826 milliards CFA) de produits alimentaires de consommation courante.

C’est sans nul doute l’occasion de développer une véritable politique agricole en installant des promoteurs agricoles gabonais ; que ce soient des fonctionnaires gabonais qui démissionneraient de la fonction publique ou des étudiants gabonais qui sortiraient des écoles supérieures pour les amener à devenir des entrepreneurs dans le domaine de l’agriculture.

« Si nous ne le faisons pas, les mesures qu’on qualifie d’austérité ne seront plus pour les Gabonais un sacrifice pour des lendemains meilleurs mais un sévice pour l’éteindre », a conclu Dieudonné Minlama Mintogo.

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