Richard Auguste Onouviet, l’ancien président de l’Assemblée nationale, n’a pas été investi par son parti pour prendre part aux élections législatives d’octobre prochain. Une surprise dans une liste comportant plusieurs enseignements.
Le Parti démocratique gabonais (PDG-pouvoir) a rendu public, ce lundi, la liste des candidats devant défendre ses couleurs aux élections législatives d’octobre prochain. La surprise majeure de ces investitures concerne la mise à l’écart de l’ancien président de l’Assemblée nationale au profit de Madeleine Berre, membre du gouvernement.
Richard Auguste Onouviet, qui n’avait plus quitté l’hémicycle, depuis plusieurs législatures, est parti pour ne pas rempiler dans ses fonctions. La faute, probablement, à la guéguerre de chiffonniers à laquelle s’étaient livrée l’ancien PAN et son challenger déclaré de l’époque, Joël Ogouma, ancien directeur de cabinet adjoint 1 du Chef de l’Etat, en novembre dernier, lors du scrutin pour désigner les membres du bureau politique du PDG, dans le premier arrondissement de Lambaréné, chef-lieu du Moyen-Ogooué.
Si Ogouma a hérité, samedi dernier, du poste de gouverneur de la province du Woleu-Ntem (nord), pas de lot de consolation en revanche pour ‘’son rival politique’’ pour l’heure.
L’autre enseignement révèle, quelque peu, la stratégie mise en place par le parti au pouvoir pour s’assurer une majorité à l’Assemblée nationale. Des personnalités bien connues des partis alliés du PDG ont également été investies. Une surprise qui trahit les ententes entre certains partis de la majorité présidentielle et le PDG.
L’Union pour la démocratie et l’intégration sociale (UDIS), voit son président être préféré à un ministre issu des rangs du PDG, dans le canton Lébombi Léyou à Mounana. Hervé Patrick Opiangah, candidat devenu du parti au pouvoir, n’engagera donc pas sa formation politique dans la course, sauf retournement surréaliste.
Un imbroglio qui rend également plus confuse l’attitude du Centre des libéraux réformateurs (CLR), jusque-là considéré comme la deuxième force politique du pays, en raison du nombre d’élus. Le parti de Jean Boniface Asselé, qui a enregistré des départs notables ces derniers mois, voit l’actuelle mairesse du 6ème arrondissement de Libreville issue de ses rangs se présenter sous la bannière PDG. Signe de démission ou candidature jumelée des deux partis ? Pour l’heure, pas d’explication du côté des deux partis politiques.
Tony Ondo Mba, une autre nouvelle figure simplement connue des registres de l’Association des jeunes émergents volontaires (AJEEV), structure du directeur de cabinet du Chef de l’Etat, prend la tunique du parti au pouvoir dans le 1er siège de la commune de Bitam (Woleu-Ntem). Une responsabilité importante dans une localité réputée hostile au PDG, et même au sein du parti au pouvoir où des bruissements en interne enflent contre cette candidature. Un parfait inconnu préféré à Pastor Ngoua Neme, un membre du bureau politique du parti.
Au nombre des surprises également, figurent certaines candidatures investies dans des localités où ne sont pas originaires les candidats. Justin Ndoundangoye, l’actuel ministre des Transports, originaire de la Lékabi Léwolo (Ngouoni), est candidat au 2ème arrondissement de la commune de Franceville (Haut-Ogooué).
On note par ailleurs l’investiture de Charles Mve Ella au 2e siège des cantons Ntem 1, Mveze (Meyo Kye) en lieu et place d’un des vice-présidents sortants de l’Assemblée nationale, en la personne de Marcelin Mve Ebang.
De même, Malika Bongo, la fille du président de la République, va à la conquête du siège de Bongoville, où Ali Bongo Ondimba, son père a cumulé des mandats. Une candidature qui soulève du côté de l’opposition un vent de contestation, lisant à travers cette désignation une transmission dynastique.
Le reste des circonscriptions restent sans changement notable. Les caciques sont en course pour les 143 sièges en compétition.