C’est ce qu’a expliqué le directeur de la Société gabonaise d’entreposage des produits pétroliers (SGEPP), Michel Mboussou, lors de son entretien avec l’Agence gabonaise de presse, ce lundi au siège de l’entreprise, précisant que l’Etat paie sur chaque consommateur la différence de 5050 francs.
Depuis quelques années, le prix du gaz butane et surtout celui du carburant ne cessent d’augmenter. Selon le directeur de la Société gabonaise d’entreposage des produits pétroliers (SGEPP), Michel Mboussou, ce phénomène peut s’expliquer par le fait que «l’Etat subventionne toujours la bouteille de gaz. Mais pour le carburant, l’Etat ne peut plus», a-t-il déclaré d’entrée de jeu.
D’après le directeur, chaque consommateur devrait en temps réel payer 11000 francs pour la bouteille de 12 kg. «La bouteille de gaz est vendue aujourd’hui à 5950. Hier elle était à 5450. Mais il faut que vous sachiez que la bouteille de gaz de 12 kg produite ici à la SGEPP coûte au moins 11000 francs CFA», a-t-il souligné, avant de poursuivre que «comme l’Etat essaie de régler les problèmes sociaux, il nous a proposé de continuer à vendre le produit à 5450 francs. Et nous leur avons expliqué que si nous continuons à vendre le gaz butane à ce prix, nous ne pourrons plus les produire ; car les installations sont défectueuses. L’augmentation de 500 francs nous permet de garantir la production du gaz. Malgré cela, l’Etat paie sur chaque consommateur la différence de 5050 F CFA».
Selon Michel Mboussou, le prix du gaz butane au Gabon est moins couteux que dans tous les autres pays de la sous-région. «Dans tous les pays de la sous-région, le gaz est plus cher qu’ici. On a tort de penser que comme nous sommes dans un pays pétrolier, les produits doivent coûter moins cher. Mais Sogara ne puise pas son pétrole. Il l’achète au prix international», a-t-il ajouté.
Avec une production de gaz butane de 43 000 tonnes en 2018, les responsables de l’entreprise disent avoir des installations très vieillissantes datant de 2001. «Nous avons fait quelques efforts récemment pour essayer de mettre ces produits dans les conditions les plus sécurisées. Et cela nous a coûté près de 5 milliards de F CFA. Aussi, la capacité de stockage aujourd’hui a été réduite car nous souhaitons reconditionner la grande cuve que nous avons. Et pour cela, il nous faut 2.5 milliards de francs pour passer d’une capacité de stockage de 5 jours à 13 jours», a-t-il indiqué.
Le prix de passage à la SGEPP étant actuellement à 7.81 francs par litre, l’entreprise compte le porter à la hausse. «C’est le taux le plus bas en Afrique. Et notre prochaine bataille est de l’augmenter à 10 francs pour nous permettre d’avoir une certaine marge. Aussi, nous envisageons de moderniser et sécuriser les installations», a-t-il conclu.
Malgré les difficultés rencontrées par l’entreprise pour le stockage des produits pétroliers, la boite à néanmoins eu un chiffre d’affaire de 7.7 milliards de F CFA pour l’année 2017 et de 7 milliards de F CFA en 2018.