La pêche, l’aquaculture et la mer étaient au centre des débats, ce vendredi 10 août à Libreville à l’occasion des journées consacrées à ce secteur organisé par le ministère de la Pêche et la Mer.
Nombre d’experts et opérateurs économiques ont à cette occasion planché sur les questions de la Cartographie des pêches du Gabon, la stratégie maritime intégrée du Gabon ainsi que de l’avenir de l’aquaculture.
De ces échanges, il ressort que le Gabon possède une stratégie permettant d’atteindre l’autosuffisance. «Il faudra augmenter les productions en densifiant le tissu des professionnels gabonais capable de produire assez de quantité de produits halieutique», a déclaré le directeur général de l’Agence nationale la Pêche et de l’Aquaculture, Georges Mba Asseko.
Selon ce dernier, les besoins en matière de produits de la pêche tournent autour de 60 milles tonnes. Or actuellement, le Gabon ne produit que 30 milles tonnes. «Il faut qu’un certain nombre de partenaires s’installent dans le secteur de l’aquaculture. Il y a également dans nos eaux, un certain nombre de ressources qui ne sont pas exploitées. Si on développe tous ces pants, je pense que nous pourrons atteindre le premier palier qui est de supprimer l’importation. Ensuite on pourra aller au-delà de la demande locale pour augmenter notre économie aussi dans la sous-région», a-t-il souligné.
Une stratégie qui pourra entraîner le Gabon vers l’industrialisation du secteur halieutique, mais également réduire le coût du Kilogramme de poisson. Selon le représentant du Conseil national de la Mer, Christian Wali Wali, la mise en place d’un port de pêche se présente comme une exigence au Gabon. « L’une des batailles de l’Etat aujourd’hui est de parvenir à avoir un port de pêche. A partir de là, mettre en place les mécanismes et faire jouer les conventions que nous avons avec les partenaires économiques afin d’avoir une filière halieutique industrialisé. (…) Aussi, le prix du poisson pourra baisser si le Gabon parvient à avoir le contrôle du secteur de la pêche », a-t-il mentionné.
A cet effet, le membre du gouvernement a invité les gabonais à se former dans ce domaine. «Nous parlons de l’industrialisation de la Pêche. Nous aurons besoin des formations mais des formations basiques. Nous pouvons former surplace. Nous avons l’avantage de travailler avec les organisations internationales qui sont prêts à nous aider mais il nous faut de la matière. Nous devons attirer nos jeunes aux métiers de la pêche qui leur permettra d’être indépendants. Il n’y a pas assez de nationaux dans ce secteur», a annoncé le ministre de la Pêche et de la Mer, Clémence Loupdy.
La question de Charte de l’investissement n’était pas en reste.
S’agissant de la zone de pêche qui est aujourd’hui réduit à 40%, le directeur de la Pêche a dit que cette décision est bénéfique pour les pécheurs. «On ne le fait pas pour les punir, mais pour pérenniser l’exploitation qu’ils ont», a-t-il souligné.
Aujourd’hui, le secteur de la pêche reste ouvert à tous à condition d’avoir une autorisation de licence des pêches délivrée à travers une commission souveraine. Ceci à condition d’avoir un dossier conforme aux lois de la République gabonaise. «Si vous avez commis des infractions l’année précédente, la loi dit qu’on ne vous octroie pas de licence l’année qui suit», a révélé Christian Wali Wali. A ce sujet, une commission est prévue le lundi prochain.
Si la pêche n’apporte pas grand-chose au PIB du pays, soit moins de 1%, les experts et opérateurs économiques espèrent rehausser ce domaine afin de renverser la donne.