Face aux interrogations aussi nombreuses que persistantes dans l’opinion, à la suite des récentes mesures pour améliorer la situation de nos finances publiques, le ministre d’Etat a accepté de répondre sans fioriture aux questions des compatriotes,.
l'union : Monsieur le ministre d'Etat, certains partenaires sociaux estiment que la batterie de mesures prises par le gouvernement constitue une déclaration de guerre aux agents de l'Etat. Que leur répondez-vous ?
Jean-Fidèle Otandault : Il s’agit effectivement d’une déclaration de guerre, non pas contre les agents de l’Etat, mais plutôt contre la détérioration de la situation macroéconomique et financière de notre pays, qui nécessitait que des mesures courageuses soient prises à un moment où si rien n’était fait, nous courrions le risque d’alourdir davantage le déficit persistant depuis fin 2014-début 2015. L’immobilisme de notre part aurait rappelé les fantômes de la dévaluation du franc CFA, celui du danger de ne plus pouvoir payer la solde permanente ou même de ne plus être en capacité d’honorer plusieurs de nos engagements. Comme vous pouvez le constater, l’objectif n’est pas de stigmatiser ou d’inquiéter les agents de nos administrations qui se lèvent chaque matin pour se rendre à leur lieu de travail, dans le but de nourrir leurs familles. Il s’agit en réalité de garantir que, demain, ils puissent continuer à nourrir leurs familles, comme le président de la République, Son Excellence Ali Bongo Ondimba, s’y est toujours engagé vis-à-vis de ses compatriotes.
Mais tout de même, comprenez-vous que ces mesures annoncées, en particulier celles qui portent sur la masse salariale, soient mal perçues ?
- A force de rechercher la polémique à tout prix, certains finissent par dénier à l’Etat ses droits les plus essentiels. Aucun texte n’interdit à l’Etat-employeur la possibilité de recenser ses agents, pour actualiser son fichier en ce qui concerne l’affectation des ressources dans les différentes administrations, ou pour s’assurer que les personnes qui sont rémunérées le sont en fonction d’une contrepartie effective. N’importe quelle société privée le ferait sans que cela ne suscite l’émoi. Moi, je comprends les doutes, je comprends les interrogations et peux comprendre les craintes. Mais à cela, nous devons répondre en faisant preuve de pédagogie et par des explications sur le bien-fondé des mesures annoncées. Nous sommes exactement dans la situation où, pour éviter que le mal ne se répande dans le corps, il faudrait administrer un traitement de choc au patient. Qui d’entre nous apprécie les traitements de choc ? Est-ce pour autant que cela n’est pas utile au regard de l’objectif de guérison poursuivi ? A cet égard, je loue la clairvoyance du chef de l’Etat, qui nous a permis d’emprunter la voie du redressement de nos finances publiques, en nous instruisant d’organiser le dernier sé...