Libreville– La coalition syndicale Dynamique unitaire et ses alliés ont appelé mardi les gabonais à venir à sa marche pacifique de protestation contre les mesures d’austérité imposées par le gouvernement avec un pain à la main et un bandeau noir sur la tête le lundi 13 août prochain au rond point de la démocratie.
Selon un communiqué adressé à la rédaction de Gabonactu.com, la marche du 13 août est baptisée « Grande marche noire » avec pour thème « Touche pas à mon bout de pain ».
« Cette mobilisation pacifique sans précédent se lancera avec pour symboles brandies par chaque manifestant la baguette de pain dans la main droite et un bandeau noir sur le front, pour illustrer l’aliment essentiel pour le travailleur que le gouvernement menace d’arracher et les lendemains obscurs qui doivent être combattus », explique les organisateurs.
« N’ayons pas peur de prendre part massivement à cette marche car Dynamique Unitaire, le SAMTAC, le SYNAFOPRA et le SYPROCOM ont respecté la voie légale en saisissant par voie d’huissier le 2 août 2018 le ministre en charge de l’intérieur, avec ampliations à plusieurs institutions sur le plan national et international », exhortent ils sans préciser l’itinéraire prévue pour cette manifestation voulue monstre dans la capitale.
« Cette marche a des visées purement syndicales pour défendre les droits des travailleurs et non politiques », poursuit le texte qui semble ignoré les appels au soutien lancés par les principaux opposants gabonais.
Le 2 août dernier au stade de Basketball d’Awendjè, plusieurs syndicats gabonais ont appelé à la marche du 13 août 2018 à Libreville pour exprimer « l’exaspération grandissante des agents publics, et l’anxiété des lendemains difficiles et incertains des milliers de ménages ». La marche ne sera plus uniquement organisée à Libreville, elle sera généralisée dans tout le pays, selon le communiqué.
Les syndicats s’opposent entre autres aux mesures d’austérité suivantes : réduction des salaires des fonctionnaires qui perçoivent plus de 650 000 FCFA, mise à la retraite des fonctionnaires atteints de maladie de longue durée, gel des concours, des recrutements, des titularisations et reclassements dans la fonction publique pour une période de 3 ans. Gel des concours d’entrée dans les grandes écoles, hausse de certaines taxes des biens de consommation courante…
L’Etat justifie ces mesures par sa volonté de réduire la masse salariale estimée à 710 milliards de FCFA par an soit 52% des recettes publiques. L’ambition de l’Etat est de ramener cette masse salariale à 400 milliards de FCFA par an d’ici 3 ans.