Comme pour confirmer qu’on ne fait pas du neuf avec du vieux, mais également pour prouver qu’il sait innover voire inventer, le gouvernement Ona Ondo, sous l’auspice du président Ali Bongo Ondimba, certainement lassé des rencontres, réunions ou conférences, vient de créer le «conseil présidentiel», un ingénieux tour de table pour débatte, dans les tout prochains jours, de la problématique de l’accès en eau potable.
Qui pourra encore contester le génie inventif ou les qualités de concepteurs de ceux qui ont en charge la communication du pouvoir ? Les autorités gabonaises ne manquent pas de terminologies aussi percutantes les unes que les autres pour signifier leurs engagements et déterminations à répondre aux préoccupations des Gabonais. En effet, après le «conseil de cabinet» de l’Education et celui de l’Habitat, initiés depuis le début du magistère du président Ali Bongo Ondimba, les premiers du genre dans le pays, et tout récemment les assises nationales, la population gabonaise devra dorénavant intégrer dans son lexique, «conseil présidentiel».
Si sous d’autres cieux un «conseil de cabinet» n’est rien d’autre qu’un rassemblement de ministres présidé par le chef du gouvernement, autrement dit ce qu’on nomme communément, au Gabon, un conseil interministériel, on remarquera qu’en févier 2010, par exemple, le chef de l’Etat avait lui-même présidé le «conseil de cabinet» consacré au secteur de l’éducation et y avait livré une communication, sans doute une gabonisation de ce type de réunions politiques.
Le «conseil présidentiel» quant à lui est une rencontre de réflexion sur les problèmes qui minent le quotidien des Gabon. Le concept, décidé par le président de la République lui-même, a été rendu public à la sortie du Conseil des ministres du 8 mai dernier. Pour son premier exercice, il se focalisera sur «l’épineux problème de l’alimentation en eau potable de Libreville». Ainsi, conformément à l’objectif 19 du Plan stratégique Gabon émergent (PSGE) qui vise à garantir un accès universel à l’eau potable, Ali Bongo Ondimba a décidé de la tenue, la semaine prochaine, d’un «conseil présidentiel» consacré à la question de l’eau potable.
On peut d’ores et déjà penser à un scénario similaire à celui des «conseils de cabinet» de l’Education et de l’Habitat, en attendant la tenue de celui de la Santé, annoncé depuis deux ans déjà, plus précisément au conseil des ministres du 16 mai 2012. Des directives avaient été données par le président de la République lors du «conseil de cabinet» consacré à l’Education. Les résultats sont connus de tous : l’université reste un chaudron à ébullitions récurrentes et les mesures adoptées sous Séraphin Moundounga viennent d’être annulées.
Mais, la prochaine rencontre est un «conseil présidentiel». Si sa date n’a pas été communiquée, son objectif est d’élaborer une stratégie pour la satisfaction rapide des populations privées du vital liquide ou n’y accédant que difficilement. Ce, en améliorant notamment la desserte en eau de l’agglomération de Libreville. Sans doute le changement de détermination rime-t-il avec un changement de méthode pour l’efficience et la matérialisation des mesures qui seront adoptées.
