Libreville – Les principaux syndicats gabonais réunis en Assemblée générale jeudi à Libreville ont appelé tous les fonctionnaires gabonais ainsi que les retraités et même les commerçants à une grande marche le 13 août prochain à Libreville pour exiger du gouvernement le retrait des mesures d’austérité qui concernent les travailleurs.
« Nous appelons tous les travailleurs à une grande marche le 13 août prochain », a déclaré le Secrétaire général de Dynamique unitaire (DU), Jean Remi Yama clôturant une très longue série de discours très souvent redondants prononcés par plusieurs leaders syndicaux à l’occasion de cette assemblée générale.
La marche partira du Rond point de la démocratie à 8 heures du matin. M. Yama n’a pas indiqué l’itinéraire exact surtout le point de chute de cette marche comme s’il soupçonnait que le pouvoir ne laissera pas la marche aller plus loin.
« Ce jour là, même si la place est déjà quadrillée par les forces de l’ordre, n’ayez pas peur », a conseillé M. Yama qui avait lui-même était arrêté pas loin de là en juillet 2016 lors d’une manifestation hostile à la candidature du président Ali Bongo Ondimba pour un second mandat.
L’assemblée générale aux allures d’un meeting avait pour but de mobiliser les travailleurs du secteur public contre les mesures du gouvernement notamment celles qui préconisent la réduction des salaires de 5 à 15 %, la suspension des recrutements durant 3 ans, la suspension des avancements et des reclassements durant 3 ans, la suspension des concours professionnels durant 3 ans et l’augmentation de certaines taxes qui vont fragiliser le panier de la ménagère.
« Nous ne pouvons pas payer une facture pour laquelle nous ne sommes pas responsables », a-t-il poursuit accusant le gouvernement d’avoir dilapidé les ressources du pays lors que le baril du pétrole avait atteint les niveaux records.
Les syndicats se sont aussi violemment pris au Fonds monétaire international (FMI) et à l’Agence française de développement (AFD) qui accompagnent le Gabon dans son Plan de relance économique (PRE). Ces institutions ont accordé des appuis budgétaires au pays pour financer le PRE.
« S’ils veulent aider Ali Bongo Ondimba, c’est leur problème. Mais si cet argent est un prêt, nous attaqueront ces institutions en justice pour complicité d’alourdissement de la dette nationale », a prévenu Jean Remi Yama.
La rencontre s’est achevée dans le calme. Les travailleurs et quelques leaders politiques de l’opposition présents sont rentrés chacun chez lui. Les policiers déployés en grand nombre dans les environs de la rencontre n’ont fait aucune intervention.