Parce que le combat contre la mesure d’austérité engagé par certains fonctionnaires ne concerne pas que les syndicalistes, l’Eglise à travers l’association dénommée 12-12-2015 et la Plate-forme nationale de la société civile soutiennent Dynamique unitaire dans sa lutte. Dans la déclaration ci-dessous, le Révérend Georges Bruno Ngoussi affiche clairement sa position.
L’ère est grave et la question des mesures d’austérité au Gabon, mérite d’être examinée avec dextérité. La parole de Dieu déclare : «ils pansent avec légèreté la plaie de la fille de mon peuple. Paix ! Paix ! Et il n’y a pas de paix».
Nous savons que depuis 2016, nous ne cessons d’attirer l’attention de ceux qui gouvernent sur la nécessité d’écouter la voix de Dieu.
En effet, le 25 Janvier 2016, à l’occasion d’une conférence de presse dans un hôtel de la place, nous avons appelé la classe politique gabonaise à aller au dialogue inclusif dans le but de préparer les élections qui devaient se tenir au mois d’août de la même année, pour qu’elles aient lieu dans la transparence et l’apaisement dont les résultats seraient acceptés par tous, le camp du pouvoir n’y en avait trouvé aucune opportunité d’où la crise post-électorale qui se poursuit jusqu’aujourd’hui, par un blocage politico-socio-économique.
L’éléphant et la gazelle n’ont pas les mêmes problèmes dans la forêt. Le Gabon, qui occupe le second rang, des pays plus riches d’Afrique avec 1.800.000 habitants dont 556.425 à Libreville, ne pourrait se comparer aux pays comme le Nigéria : 186.987.000 habitants avec 21000.000 à Lagos :
l’Ethiopie : 101.850.000 habitants avec 3.040.740 à Addis-Abeba ; la RDC : 81.331.050 habitants avec 12.754.059 à Kinshasa.
Pendant que Dakar peuplée de 1.056.009 habitants est classée 3è belle capitale d’Afrique, Libreville vient au 44è rang.
Nous parler de mesures d’austérité aujourd’hui, est une façon de faire rêver les Gabonais à l’instar de l’émergence promise depuis 2009, dont aucune prémisse n’est perceptible, alors que toutes les analyses des économistes dans la presse démontrent une mal gouvernance, malgré la montée entre 2013 et 2014, du coût du baril de pétrole qui environnait les 125 dollars et qui se situerait aujourd’hui, autour de 85 dollars.
L’association des églises dénommée 12-12-2015, se joint à la Plate-forme nationale de la société civile pour dire non aux mesures d’austérité. Elles soutiennent la Dynamique unitaire dans sa lutte pour l’abolition de la loi qui les prescrit.
Elles condamnent également la violation de la constitution en son article 88, que réclame la Dynamique unitaire en attente de la décision faisant suite à sa plainte.
L’association des églises dénommée 12-12-2015 et la Plate-forme nationale de la société civile gabonaise rappellent à la communauté internationale le refus du Gabon de l’application des conventions qui régissent ses relations avec elle notamment la convention de Cotonou en son art. 92 dans le règlement de la crise post-électorale et dans la poursuite du dialogue intensifié avec l’Union européenne. Elles s’opposent à l’alourdissement de l’endettement du Gabon par d’autres crédits au risque d’hypothéquer l’avenir de nos enfants.
Les deux associations de la société civile gabonaise ne comprennent pas la subite passivité de la communauté internationale devant les violations récurrentes des droits de l’homme au Gabon inhérentes à la crise post-électorale qui a pris naissance le 31 août 2016.
L’A12-12-2015 et la Plate- forme nationale de la société civile gabonaise, ne comprennent pas la position de la représentation de l’Union européenne qui a soutenue lors de la 38è session du conseil des droits de l’homme qui s’est tenue du 18 juin au 6 juillet 2018, à Genève en Suisse, que l’élection législative reportée à trois reprises au Gabon pourrait contribuer à la réconciliation des Gabonais. Cette réconciliation que le dialogue et les différents gouvernements n’ont pas pu réaliser passe nécessairement par la justice et le respect de la souveraineté du peuple Gabonais bafouée par des pratiques dictatoriales des gouvernants.
La bible dit que «si l’on fait grâce au méchant, il n’apprend pas la justice, il se livre au mal dans le pays de la droiture, et il n’a point égard à la majesté de Dieu». Les chrétiens que nous sommes, nous n’avons pas de partage avec les méchants. Les méchants, ce sont ceux qui détournent les deniers publics, volent, violent, tuent, arrêtent, séquestrent, escroquent, kidnappent, emprisonnent vivent dans le mensonge et forcent le peuple aux pratiques sataniques.
Il ne suffit pas de prier seulement, mais de se lever aussi, pour défendre les intérêts du peuple sur le quel Dieu nous a établis sentinelles. Car le coût du gaz, du pétrole, du carburant, du transport, de l’électricité, et d’autres produits de première nécessité a été augmenté pour tous les consommateurs et non pour les seuls fonctionnaires.