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Législatives 2018 : Adieu la « Résistance » de Jean Ping!
Publié le vendredi 27 juillet 2018  |  Gaboneco
L`opposant,
© Autre presse par DR
L`opposant, Jean Ping
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Après la décision de son porte-parole, Jean Gaspard Ntoutoume Ayi, l’un des derniers survivants d’une cour qui se vide à la tentation irrésistible d’aller aux élections législatives, il se pose désormais la question de l’avenir de la « Résistance » prônée par Jean Ping au sortir de la présidentielle de 2016.

Au radicalisme ostentatoire du zèle de la présidentielle, a succédé la peur de la marginalisation politique. Et pour l’avoir compris, même les derniers jusqu’au-boutistes, jettent, les uns après les autres, l’éponge d’un combat ignoré pire relégué dans l’oubli et donc devenu difficile à défendre seul. Jean Gaspard Ntoutoume Ayi semble l’avoir compris, lui qui, il y a quelques mois en arrière, jurait par tous les dieux de la Résistance, qu’il n’était nullement question pour Jean Ping et les siens, de prendre part à une quelconque élection organisée par le régime d’Ali Bongo Ondimba, au risque de « légitimer son pouvoir usurpé ». Après avoir crié au loup et au diable, le voilà désormais pris au piège de ses propres paroles. Puisqu’il sillonne maintenant les ruelles de la commune d’Akanda, les appelant à voter pour lui aux législatives dont la date reste encore à déterminer.

Une façon directe pour le porte-voix de Ping de reconnaître l’échec de la Résistance et l’exécution du fameux plan "B" brandi par son mentor, qui avait promis qu’il ferait jouer, au moment venu, son dernier joker de carnet d’adresses au cas où son rival, Ali Bongo ne débarrassait pas plancher. Deux ans après, Ali Bongo est toujours là, coriace dans son palais luxueux, narguant et débauchant à souhait une opposition famélique, prête à dire oui à la moindre proposition, même si c’est pour avilir une idéologie qu’elle ne s’est jamais forgée. Une opposition de circonstances, dirait-on. Et le débauchage est tel qu’il n’existe plus ou presque personne dans le camp de l’ancien président de la commission de l’Union africaine, qui s’est très vite vidé du fait de la tentation trop grande de s’asseoir à la mangeoire du pouvoir.

Quid de la démarche de Ntoutoume Ayi ?
Devant la décision de Jean Gaspard Ntoutoume Ayi de prendre part au scrutin législatif, vu son intimité politique avec Jean Ping, il apparaît difficile de ne pas s’interroger sur sa démarche. A-t-il été envoyé en coulisse par son maître, au regard de l’exclusion politique de leur camp, qui se rétrécit chaque jour comme peau de chagrin, l’objectif étant de disposer d’une majorité à l’Assemblée nationale, capable d’imposer une cohabitation à Ali Bongo ? Ou est-ce, au contraire une démarche unilatérale de Ntoutoume Ayi, souhaitant braver le mot d’ordre de Jean Ping de ne pas aller aux élections ?Autant d’interrogations auxquelles, seuls Jean Ping et son porte-parole, peuvent apporter des réponses précises. Mais dans tous les cas de figure, que Jean Gaspard Ntoutoume Ayi ait été envoyé en catimini par Jean Ping, au risque de salir son image, ou qu’il ait décidé délibérément d’aller aux législatives contre la consigne du NIET de son mentor, cette décision ne traduit au fond qu’une chose : la peur de rester désormais en marge de la nouvelle carte politique qui sera dessinée après le renouvellement de l’Assemblée nationale.

Après avoir fait campagne contre ces élections organisées par les "putschistes", et devant les départs qui vident les rangs de la Résistance au profit du pouvoir, esseulés et ignorés, les derniers résistants n’ont plus d’autre choix que de participer au scrutin.
On comprend aisément que la volonté du boycott chez les Ping a laissé peu à peu place à la crainte de la marginalisation et du bannissement politique au palais Léon Mba. Et la résistance n’aura donc pas fait long feu. Que du temps perdu !

Leno KOLEBA
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