Face aux mesures d’austérité prises par le gouvernement il y a quelques semaines, alors que la question de l’emploi se pose comme une préoccupation majeure et dresse de sombres perspectives notamment pour les jeunes, le Président de la Confédération patronale gabonaise (CPG), Alain Bâ Oumar, invite les dirigeants publics à « écouter » les entreprises moteurs de l’économie.
Au Gabon, la population des chômeurs représente environ 30% de la population totale active. Malgré un léger recul entre 2010 et 2017 de 1,9% dû en partie à l’implantation du groupe singapourien Olam et aux recrutements effectués par la fonction publique durant cette période, les choses pourraient se corser d’ici les prochaines années sans des politiques de relance économique adéquates à même de booster l’emploi. Et, les mesures de restriction budgétaire prises récemment par le gouvernement plutôt que de lutter contre le problème pourraient être une source d’aggravation du mal. En effet, durant trois ans, la fonction publique ne va plus recruter. Le secteur privé affolé par la crise qui sévit dans le pays depuis quelques années ne pourrait pleinement jouer son rôle de pourvoyeur d’emploi.
Pour le Président de la Confédération patronale gabonaise (CPG), Alain Bâ Oumar, le patron des patrons, interviewé par le quotidien d’information l’Union, il est temps d’agir et de relever le rôle de l’entreprise « créatrice de richesses ». « Cette période compliquée doit nous faire prendre conscience que ce sont les entreprises qui créent la richesse, pas le gouvernement qui récolte une partie de cette richesse sous forme d’impôts et de taxes », déclare-t-il sans ambages. Pour ce dernier, cette prise de conscience passe par « le déploiement des infrastructures dont le pays a besoin », facteurs susceptibles d’agir sur le rendement des entreprises, relancer l’économie et créer ainsi les emplois que les dirigeants recherchent tant. A ces facteurs doivent s’y greffer, l’amélioration de l’environnement des affaires point d’orgue du déploiement des entreprises.
« Il faut donc donner au secteur privé toute sa place en prenant la peine de l’écouter, et en l’encourageant à créer davantage d’emplois… », interpelle le Président de la CPG. Cette exhortation qui prend en compte l’ensemble des modalités source de croissance et de biens économiques implique une responsabilité partagée entre le gouvernement, les entreprises, les PME et l’ensemble des instances qui font l’économie d’un pays.