Lancée il y a quelques jours, l’opération de retrait de bons de caisse en cours voit certains agents de la fonction publique être victimes d’abus de pouvoir de leurs chefs hiérarchiques.
Pour répertorier ses fonctionnaires et avoir un fichier employé actualisé, l’Etat a annoncé des mesures spéciales dont, la mise sur bons de caisse des agents publics dès ce mois de juillet. En application depuis quelques jours, cette opération restreinte pour l’heure à la province de l’Estuaire révèle des inégalités, pire des coupes salariales inexpliquées. C’est pourquoi certains fonctionnaires sont d’avis que leurs chefs profitent du « petit pouvoir » que leur confèrent cette opération, vu qu’ils attestent de la présence au poste de travail. C’est le cas à l’Education nationale et à l’Enseignement supérieur où, bon nombre d’agents sont victimes d’abus.
En effet, quand certains chefs ne refusent pas de signer le document de bon de caisse, ils y apposent des commentaires pas toujours reluisants. Un agent de ce ministère, affecté à la distribution de ce précieux document à Angondjé explique que plusieurs fonctionnaires ont été renvoyés du fait de cette irrégularité. « Certains chefs complaisants se sont livrés à des appréciations sur les agents. Or, cette responsabilité est l’apanage de la fonction publique. Cela nous a compliqué la tâche puisque ces agents ont été renvoyés vers leur hiérarchie pour régularisation de leur document », souligne l’agent de la solde qui a requis l’anonymat.
Pour ce dernier, il s’agit bien d’abus d’autorité puisque certains chefs hiérarchiques refusent même de signer à temps ce fameux bon de caisse. Un comportement qu’il a du mal à comprendre alors que l’argent destiné aux employés ne sort pas de leurs poches. Ces irrégularités révèlent un malaise pourtant qui perdure dans les administrations, à savoir les rapports conflictuels entre supérieurs hiérarchiques et agents.