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Un jeune détenu obtient son bac 2018 du fonds de sa cellule à « sans famille»
Publié le dimanche 22 juillet 2018  |  Gabon Actu
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Libreville– Un jeune gabonais âgé de 24 ans dont 2 ans et demi passés en prison a décroché samedi son baccalauréat série B grâce à un programme de préparation à la réinsertion sociale des détenus, a appris Gabonactu.com auprès de la famille et d’une source proche de la Sécurité pénitentiaire.

Darel Aldrich Loundou Mondzombo a été placé sous mandat de dépôt à la prison centrale de Libreville aussi appelée » Sans famille » le 10 février 2016 pour un présumé viol en bande organisée commis le 31 janvier 2016. Le jeune à l’époque âgé de 22 ans était déjà inscrit au bac. Il a passé ses épreuves mais sans succès. L’année suivante également. C’est la cession de juillet 2018 qui lui a apporté le bonheur. D’abord admissible, il a été déclaré reçu lors de la publication des résultats ce samedi.

« C’est sa sœur qui est allée voir les résultats. Elle a filmé la liste portant le nom de son frère », a témoigné Arlette Mangadi, la maman du détenu.

« J’ai les larmes aux yeux. Ce n’est pas la joie. Je ne sais pas quoi vous dire. C’est la joie, mais je suis triste. C’est dur à comprendre », a déclaré d’une voix chancelante Mme Mangadi les larmes dégoulinant des deux joues.

La très bonne nouvelle a malheureusement attristée profondément toute la famille du jeune détenu. Ses tentes, ses sœurs assises dans la cours familiale, au PK11, donnaient l’impression d’être dans une veillée mortuaire.

« Les responsables de la prison nous ont aidé. Surtout le service social », a reconnu sa maman. Selon elle, son fils Darel était accompagné de la prison au centre d’examen par deux matons en civil. « Il n’était pas menotté. Les gardes prisonniers n’étaient pas en tenue pour ne pas effrayer les autres candidats », a-t-elle témoigné reconnaissant également que durant l’année scolaire son fils a eu droit à quelques cours de maths et physique depuis la prison centrale.

« Quelques professeurs lui dispensaient des cours », a reconnu Mme Mangadi inconsolable sur le triste sort de son fils pour qui elle réclame la libération. « Il est poursuivi pour viol en bande organisée sous la menace des armes. Pourquoi il est le seul à être en prison. Où sont les autres membres de la bande ? » s’est elle interrogée.

Mme Mangadi a laissé entendre que le rapport présumé être un viol était tarifé. Sauf que la somme n’était pas perçue par les filles deux filles violées ce soir là mais par le jeune qui les avaient hébergées ou séquestrées dans sa chambre. « Ceux qui n’avaient pas l’argent en espèce donnaient soit leur téléphone ou leur montre en gage pour profiter de la partie de partouse », a-t-elle affirmé regrettant le triste sort subi par son fils.

Agé aujourd’hui de 24 ans, Darel n’a pas encore été jugé près de 3 ans après. Ses parents très pauvres ne peuvent pas s’offrir un avocat. « Je ne travaille pas. Je fais des bricoles pour trouver à manger et des médicaments pour ses soins lorsqu’il tombe malade », se lamente sa maman.

« Je demande à l’Etat d’examiner son cas. Aidez-moi, s’il vous plait, aidez-moi », a lancé la mère, toujours en larmes.

Darel n’est pas l’unique détenu ayant obtenu son diplôme cette année, a confié un haut responsable de la sécurité pénitentielle, contacté par Gabonactu.com. Il aurait bénéficié d’un programme de préparation à la réinsertion sociale des détenus. Il y a d’autres détenus dans les prisons du pays qui ont obtenu le BEPC ou le BEP. L’administration carcérale préparerait une communication sur ces cas.
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