Ambiance inhabituelle que celle qu’offre l’entrée principale du ministère des Affaires étrangères, à Libreville, où près d’une centaine d’agents observe un mouvement d’humeur d’avertissement depuis deux jours.
Selon le cahier de charges des manifestants, présenté par le président du Syndicat des agents des Affaires étrangères, Francis Zuè Mba, des mesures immédiates sont prendre par la tutelle. Elles concernent notamment le paiement inconditionnel et sans délai de la Prime de servitudes diplomatiques (PSD), le classement des Affaires Etrangères par rapport à la prime d’incitation à la performance (PIP), le maintien et la valorisation de la PSD à côté de la PIP, l’aboutissement de l’indemnité de servitude diplomatique.
Construite en 1975, le bâtiment souffre entre autres d’une absence de climatisation, des toilettes non fonctionnelles, d’ascenseurs en permanence en panne, d’un circuit de plomberie défectueux, de l’absence d’un réseau Internet fiable et non accessible à tous, d’une salle de reprographie non opérationnelle alors que le hall du bâtiment est dans un état de délabrement avancé car s’inondant constamment.
«Non seulement ces problèmes rendent les conditions de travail difficiles mais aussi ils touchent déjà à notre santé alors que l’Etat mobilise d’importants moyens aux fins de leur résolution», a indiqué le président du syndicat, soutenant que si ces questions ne trouvent pas de solution dans l’immédiat, les grévistes risqueraient de bloquer l’accès du bâtiment.
Et comme si cela ne suffisait pas, les manifestants exigent également l’achat de véhicules de fonction, de service et de transport du personnel ainsi que la reprise de la circulation des bus de transport, immobilisés faute de carburant alors que, selon eux, une ligne de 12 millions de francs CFA est affectée au seul carburant. «L’Etat a mis à la disposition de notre ministère 278 millions francs CFA pour l’achat des véhicules de fonction, 279 millions de francs CFA pour l’achat des véhicules de service et 60 millions de francs CFA pour l’achat d’un autobus. Nous ne savons pas là où est parti tout cet argent», interroge Francis Zuè Mba.
A côté de ces urgences, le personnel pose aussi des problèmes à court terme en exigeant l’élaboration d’une grille salariale dédiée aux fonctionnaires affectés dans les services extérieurs, la reprise de l’arbre de Noël, la prise en compte du syndicat dans la PSD et la remise de l’ordre et de la logique dans gestion actuelle, «très subjective» des mouvements des diplomates.
Ce climat, suffisamment tendu, a obligé le ministre, Emmanuel Issozet Ngondet, à convoquer, jeudi matin, un conseil de cabinet. «Le ministre a donné des instructions pour que les problèmes les plus urgents soient réglés», a confié le secrétaire général du ministère, Henri Bekalle-Akwè.