Le groupe français Rougier a annoncé ce jeudi 19 juillet la vente des filiales de sa branche Afrique, en redressement judiciaire, au Cameroun et en Centrafrique. Le spécialiste du négoce de bois entend désormais recentrer ses activités sur le Gabon, pays dont le potentiel économique est perçu comme supérieur et le climat des affaires bien meilleur.
L’opération a reçu l’aval du tribunal de commerce de Poitiers (centre de la France). « Le tribunal de commerce de Poitiers a autorisé, lors de l’audience du 13 juillet dernier, l’ensemble du processus de vente au Cameroun de la Société forestière et industrielle de la Doumé (SFID), de la société Cambois, de la société Sud Participation et en Centrafrique de la société Rougier Sangha-Mbaéré (RSM) », a indiqué le groupe dans un communiqué.
Les quatre entreprises pré-citées, filiales de Rougier Afrique International, ont été rachetées par le camerounais Sodinaf (Société de distribution nouvelle d’Afrique) pour un montant qui n’a pas été rendu public.
Le tribunal de commerce de Poitiers avait placée le 12 mars dernier Rougier SA, la holding de tête de l’entreprise, en procédure de sauvegarde et sa branche Afrique International en redressement judiciaire. Le groupe estimait alors « faire face à des difficultés persistantes au Cameroun », en raison de « l’engorgement chronique » du port de Douala qui a « profondément perturbé les activités des filiales camerounaise, congolaise et centrafricaine ».
Au Cameroun, les activités de Rougier étaient devenues d’autant plus compliquées que le groupe supportait fin 2016 une créance de 8 millions d’euros de TVA non remboursée (sur un montant total de 15,6 millions d’euros en incluant les créances du Congo et du Gabon). En 2017, le chiffre d’affaires de l’entreprise affichait une baisse de 7,5 % sur les 149,4 millions d’euros de 2016.
Recentrage sur le Gabon
La vente de ses activités au Cameroun et en Centrafrique doit permettre au groupe, dont la cotation est toujours suspendue à la bourse de Paris, de « rationaliser » son portefeuille d’activités et lui permettre de « poursuivre son recentrage géographique dans de meilleures conditions », indique le communiqué.
Rougier entend en effet se recentrer sur le Gabon, un pays qui présente à ses yeux « un potentiel plus important que celui de ses voisins et une meilleure gouvernance qui rend plus simple la pratique des affaires », indique une source interne à l’entreprise.