Au cours d’une réunion tenue en fin de semaine dernière, le directeur général de la société nationale immobilière (SNI), Hermann Kamonomono (photo) s’est entretenu avec les adjudicataires des marchés de construction de 3 808 logements sociaux au Gabon ainsi que les cabinets d’audits et de contrôle des travaux.
Après avoir constaté qu’il y a eu d’innombrables irrégularités tant dans la réalisation, la facturation, le suivi que le contrôle des travaux, le directeur général a indiqué qu’il va procéder à la résiliation des contrats signés avec ces entreprises indélicates qui se sont livrées d’après lui, à une « exécution antipatriotique » des chantiers à eux confiés.
La SNI va donc dans les prochaines semaines, lancer de nouveaux appels d’offres et sélectionner les entreprises remplissant des critères de compétence, d’efficacité et de transparence pour la poursuite de ces travaux. Car, après évaluation du préjudice au terme de cette rencontre, il en ressort que les entreprises doivent restituer la somme de 18 milliards Fcfa au titre des avances de démarrage perçues dans le cadre de ce programme.
Les prestataires ont signé des reconnaissances de dette séance tenante et, la SNI a mis en place une mission de recouvrement de ces créances qui permettront de livrer les logements attendus par les réservataires.
En plus des prestataires, la SNI entend également poursuivre en justice les cabinets d’audit et de conseils qui ont assuré la certification de certains travaux dans lesdits chantiers.
C’est ainsi que le Bureau Veritas, sollicité par la SNI afin de vérifier l’authenticité et la régularité des factures produites par l’entreprise EGCA dans le cadre des travaux de terrassement et de viabilisation de 120 hectares situés à Angondjé au Nord de Libreville, a été épinglé par un audit réalisé par le nouveau directeur général. Celui-ci, apprend-on dans la presse locale, révèle des écarts importants entre les factures réglées et les travaux réalisés, pourtant certifiés conformes par le Bureau Veritas.
«Nous remarquons des tirages effectués d’environ 14 milliards de francs, pour des travaux ne correspondant pas à cette somme. Il faut que le Bureau Veritas nous explique comment on a pu valider des factures contenant des irrégularités.», exige le DG.
Le nouveau DG qui déplore l’arrêt des travaux de ce chantier faute de financements, annonce qu’il aura la main lourde pour tous les complices et les auteurs. «S’il y a eu des collusions internes au sein de la SNI, elles seront sanctionnées.», prévient-il.
Pour lui, le temps des comptes est arrivé et chacun devra prendre «ses responsabilités concernant les manquements constatés dans le cadre de ce projet comme dans tous les autres chantiers à l’arrêt ».
Au total, c’est plus de 30 milliards Fcfa distraits dans le cadre de ces deux projets.