Libreville – Le Tribunal de première Instance de Port-Gentil a jugé recevable la plainte déposée jeudi dernier par l’Organisation nationale des employés du pétrole (ONEP) contre Total Gabon pour entrave au droit de grève employés de Total Gabon.
La comparution de Total Gabon est prévue pour ce mardi à 12h30 minutes précises, indique l’ordonnance aux fins d’assignation en référé d’heure en heure produit par le Tribunal de Port-Gentil et dont Gabonactu.com a obtenu une copie.
L’ONEP a saisi le Tribunal de Port-Gentil pour obliger Total Gabon de cesser de faire entrave à leur droit de grève par l’utilisation de main d’œuvre des sociétés extérieures aux dépens des travailleurs en grève de Total Gabon.
Il s’agit notamment des employés des sociétés EMTP, SPIE Oil & Gas Service et Dietsmann qui sont aussi requises dans la plainte de l’organisation des employés du pétrole.
Le 9 juillet dernier, les employés de Total Gabon ont déclenché un mouvement de grève à travers l’ONEP, après l’échec de deux semaines de négociations entre les deux parties.
Total ne souhaitant pas aller plus loin dans ce qu’elle peut consentir, a décidé de remplacer les grévistes par les employés des sociétés satellites en toute illégalité aux fins d’étouffer la grève.
Dans son préavis de grève du 25 juin dernier, l’ONEP avait conditionné le retour à la sérénité dans l’entreprise après la satisfaction totale des préalables et des points de droit revendiqués par les salariés suite à la cession de plusieurs sites pétroliers de Total Gabon à Perenco et au plan de redéploiement de l’entreprise.
Parmi les préalables il y avait l’évolution des carrières, la classification socioprofessionnelle, le paiement du 13ème mois, le bonus programme 4 C &, l’élaboration d’un nouveau système de rémunération, le groupement d’intérêt économique, le paiement d’un bonus partiel de cession des actifs, la mutation du personnel des sites vers la base, la prime de panier, l’évolution des primes sur le Cap Lopez et la prime de responsabilité.
Concernant les points de droit, les salariés dénoncent la violation le décret du 26 mars 2016 sur l’emploi des expatriés, la violation de la loi N°20 du 15 janvier 2008 sur la mise à disposition du personnel et la mise en place d’un plan de départ négocié.
Le conseil des employés de Total Gabon a toutefois rappelé que le droit de grève et la liberté syndicale sont consacrés et garantis aussi bien par la convention N°087 de l’OIT concernant la liberté syndicale et la protection du droit syndical, ratifiée par le Gabon le 14 octobre 1960, la constitution de la République Gabonaise, que par le Code du Travail en ses articles 14, 270, et 341 à 345.