« Le Syndicat des Magistrats, en tant qu’acteur de la société civile, tient à marquer sa désapprobation quant à la méthode employée par le gouvernement pour mettre davantage de pression sur les conditions de vie déjà précaires des agents publics...Le Pouvoir judiciaire ne sera prêt au sacrifice patriotique pour le redressement de nos finances publiques que lorsque le Pouvoir Exécutif saura faire preuve d’exemplarité dans la gestion de nos deniers publics. Comment comprendre que l’Exécutif puisse appeler les agents publics à la solidarité patriotique face à la crise qui secoue notre pays et exempter les Forces de Défense et de Sécurité comme si ces derniers n’émargeaient pas au budget de l’Etat, violant ainsi le principe de l’égalité de tous devant les Charges publiques … Le Synamag prévient que la paralysie des juridictions n’est pas l’essence de ses activités. Mais si l’exécutif nous y contraint une fois de plus, la fermeture des juridictions sera demandée dès la rentrée judiciaire prochaine ». C’est ce qui ressort du point de presse animé le 13 juillet dernier par le Syndicat national des Magistrats du Gabon(SYNAMAG), au palais de justice de Libreville.
Les décisions du conseil des ministres sur l’équilibre et l’assainissement des finances publiques font couler beaucoup d’encre et de salive. Ces mesures d’austérité sont soutenues par les uns et rejetées par les autres. C’est le cas par exemple du Syndicat national des Magistrats du Gabon(SYNAMAG) qui lui, s’oppose à ces mesures. Lesdites mesures ont pour objectif, selon le Gouvernement, de dresser un bilan d’ensemble sur l’état des finances publiques. Aussi, ont-elles pour but, de dresser une meilleure rationalisation pour optimiser les recettes fiscales ainsi que la réorientation des dépenses vers les secteurs prioritaires.
La décision du syndicat des Magistrats est claire. « Nous ne sommes pas favorables à de telles mesures pour autant qu’elles resteront incohérentes, inefficaces et sectaires » dit le SYNAMAG.
Le Syndicat des Magistrats, en tant qu’acteur de la société civile, tient à marquer sa désapprobation quant à la méthode employée par le gouvernement pour mettre davantage de pression sur les conditions de vie déjà précaires des agents publics. Il rappelle tout de même que « le peuple gabonais est le seul mandant des pouvoirs que nous exerçons et, à ce titre, lorsqu’on le respecte et que l’on voudrait le faire supporter les effets de certaines turpitudes, il mérite avant tout, des explications sur la mauvaise gestion de nos finances publiques ».
Le synamag comme bien d’autres syndicats du secteur public s’interroge. « Comment en est-on arrivé là et qui en sont les responsables ? Là est la question que devraient se poser les érudits qui ont muri un tel plan…Comment comprendre que l’Exécutif puisse appeler les agents publics à la solidarité patriotique face à la crise qui secoue notre pays et exempter les Forces de Défense et de Sécurité comme si ces derniers n’émargeaient pas au budget de l’Etat, violant ainsi le principe de l’égalité de tous devant les Charges publiques » se demandent les Magistrats. Pour eux, l’appel à l’effort collectif ne pourra trouver un écho favorable aux yeux des citoyens et susciter l’adhésion des Gabonais que si au préalable, une réponse crédible et convaincante est apportée à ces questions préjudicielles. Ils rappellent également que les Forces de Défenses et de Sécurité représentent plus de 30% de la masse salariale du Gabon avec un effectif représentant plus de la moitié de la fonction publique.
Pour le syndicat des Magistrats, il est incompréhensible que les agents publics soient obligés de serrer la ceinture, quand hier et encore aujourd’hui, à peine 5% de la population profitait abondamment des fruits de la croissance de l’économie gabonaise, faisant des privilégiés des riches agents publics. Ces nouveaux riches devenus, grâce aux détournements des fonds publics sont notoirement connus. Certains ont été privés de leur liberté, d’autres continuent de narguer les 95% des compatriotes par leur insouciance. La moralité de certains membres de l’Exécutif dans la gestion des deniers publics a fini par faire sombrer le Gabon dans le chaos. Aujourd’hui par pur cynisme, ils voudraient faire supporter aux Magistrats leurs errements.
Le combat entre le gouvernement et les syndicats est rude. Mais l’on se demande où se trouve la place du citoyen lambda dans cet univers où les éléphants se battent ? Quand on sait que le gaz, l’eau, l’électricité et les coûts des produits de premières nécessités ne cessent de flamber. Les populations gabonaises cherchent où se trouvent vraiment leur « je ne serais heureux que lorsque le peuple le sera ».