Le commandement en chef de la Police nationale a abrité, du 6 au 7 mai 2014, un séminaire de renforcement des capacités, mais surtout d’information des personnels féminins des forces de défense et de sécurité, consacré aux violences faites aux personnes vulnérables, en l’occurrence les femmes et les enfants.
Constituant une violation des droits de la personne, la question des violences faites aux femmes et aux enfants a constitué le centre de ce séminaire dont l’ambition était de former et d’informer le personnel féminin de la Défense nationale et des forces de sécurité. Il s’est en effet s’agit de leur permettre de mieux maitriser les armes pour lutter efficacement contre ce fléau qui touche 70% de femmes. Que ce soit dans les rues, les écoles, les lieux de travail, au sein de leur propre communauté ou même au sein de leur foyer, elles subissent régulièrement des violences tant sexuelles, que des mutilations, des violences physiques ou, parfois, des assassinats.
Pour montrer l’importance du sujet, de nombreuses personnalités ont rehaussé ce séminaire de leur présence, à l’instar des représentants de la Première dame, de l’Unicef, de l’Onu-Femme, du Procureur de la République, Sidonie Flore Ouwé, et du président de la Commission nationale des droits de l’Homme, Bertrand Homa Moussavou.
En ouvrant les travaux, le commandant en chef de la Police nationale, Léon Mistoul, a déclaré qu’il est question de mutualisation et de renforcement des capacités opérationnelles des agents des Forces de défense et de sécurité en général et celles des personnels féminins de ces corps, en particulier. Une mutualisation prônée par le président de la République, Ali Bongo Ondimba. En cela, il a indiqué : «nous sommes réunis ici pour prendre, pour la première fois, pour certaines, connaissance du phénomène déshumanisant des violences faites aux femmes et aux enfants d’une part et pour approfondir les enseignements, pour d’autres, dans la maitrise des pratiques et règles en matière de lutte contre ledit phénomène au Gabon».
Il est ainsi question de se battre et à tous les niveaux pour contribuer à mettre fin à ce drame qui sévit à l’échelle mondiale et devient un grave problème des droits de l’homme. C’est la raison pour laquelle le président de la Commission des Droits de l’homme a relevé qu’il «est temps que les agents des forces de défense et de sécurité puissent s’approprier cette thématique et surtout les outils de sensibilisation et de restitution de ce qui se dit un peu dans le monde de l’OIPC. Afin d’essayer de bâtir des stratégies de communication transversales entre les forces de sécurité et les forces de défense pour asseoir une espèce d’éthique contre les violences faites aux femmes et aux enfants».
En clôturant les travaux, le général Léon Mistoul a rappelé que «le Gabon, à travers le Commandement en chef de la Police nationale, en organisant ce séminaire, appelle à la conscience de l’ensemble des services chargés de l’application de la loi pour faire face à cette problématique de la violence à l’endroit des femmes et des enfants par la mobilisation et l’implication de tous».
En définitive, au terme des travaux, des recommandations vont être rendues publiques et le Commandant de la Police nationale a souhaité que ce premier séminaire permette, in fine, de construire un cadre de réflexion pour mieux renforcer et dynamiser les actions à mener par chaque corps dans le processus d’éradication de ce fléau.