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La CNR appelle les Gabonais à soutenir tout mouvement de revendications salariales
Publié le mercredi 11 juillet 2018  |  Gabon Actu
Vincent
© Autre presse par DR
Vincent Moulengui Boukossou
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Libreville – La Coalition pour la Nouvelle République (CNR), par la voix de son porte-parole Vincent Moulegui Boukossou, a vivement réagi mardi aux mesures d’austérité prises dernièrement par le Gouvernement et appelé le peuple Gabonais à soutenir les revendications salariales des travailleurs, au cours d’une communication faite à la résidence du président de la coalition, Jean Ping.

Selon Moulengui Boukossou, le Gabon se trouve dans un état de déliquescence absolue, résultat de la prise du pouvoir par la force, par un régime que les Gabonais ont rejeté le 31 aout 2016 au nom de la démocratie.

L’ancien ministre d’Omar Bongo Ondimba qu’entouraient l’ancien premier ministre Jean Eyeghe Ndong et plusieurs anciens cadres de la République, a déploré un écart de 504 milliards de Fcfa dans les différents budgets de l’Etat cumulés entre 2009 et 2017.

« Les recette budgétaires du Gabon ont été de 16 643 milliards de Fcfa et les dépenses ont ont culminé à 17 174 milliards Fcfa« , a indiqué Vincent Moulengui Boukossou.

Le porte parole de la CNR rapporte que « face à ce déficit budgétaire, le régime d’Ali Bongo Ondimba veut faire croire à ses interlocuteurs extérieurs que ce dérapage est dû aux dépenses de personnels. Avec une légèreté déconcertante, il a donc décidé, sans consultation des travailleurs, d’imposer au peuple Gabonais des mesures sociales anti-populaires qui étranglent les Gabonais déjà victimes d’une misère généralisée« .

Pour la coalition des partis soutenant Jean Ping, la situation catastrophique des finances publiques a pour origine la gabegie, l’amateurisme, l’incompétence, l’irresponsabilité et l’égoïsme notoire des dirigeants actuels.

Vincent Moulengui Boukossou affirme par ailleurs que l’abondance financière due au quintuplement du prix du pétrole à partir de 2009 a fait naitre chez les émergents une folie des dépenses qui s’est manifestée par l’organisation de deux coupes d’Afrique des Nations de football en moins de 5 ans ayant englouti plus de 860 milliards Cfa, des forums de la NYFA (New York Forum Africa), des concerts en Europe, des courses de bateaux, des carnavals; la constitution d’un important parc automobile de luxe; l’acquisition de plusieurs aéronefs dont un Boieng 777; l’acquisition des hôtels particuliers en Europe et ailleurs dans le monde et des déplacements incessants sans retombées positives pour le pays.

« Cet aveuglement a conduit le pouvoir émergeant à concevoir des projets inopportuns. C’est ainsi qu’une furie de la casse des édifices publics s’est emparée des émergents en détruisant les hôpitaux Jane Ebori, le centre hospitalier de Libreville ainsi que la cité de la Démocratie, privant ainsi le Gabon d’un palais international des conférences digne d’un Etat moderne. Il faut ajouter à cela les projets de la Marina et de la Baie des Rois qui sont des éléphants blancs sur la façade maritime de Libreville. Ce sont toutes ces dépenses inutiles qui ont obéré le budget de l’Etat », a déclaré sans sourciller Vincent Moulengui Boukossou.

Se positionnant vivement contre les mesures prises par le Gouvernement, il indique plus loin que le passage des effectifs de la fonction publique de 63 895 agents en 2010 à 90 000 six ans plus tard a occasionné une explosion de la masse salariale qui est passée de 350 milliards Fcfa en 2009 au double dans les 7 ans qui ont suivi.

La coalition n’a pas oublié de relever que la création tous azimuts des agences qui ont remplacé les services compétents des ministères a également alourdi les charges de l’Etat. Elle a aussi décrié les détournements massifs des fond publics, constatés par l’absence des réalisations sur le terrain des projets inscrits dans le budget de L’État alors que des décaissements ont été effectués. C’est le cas des universités de Port-Gentil, d’Oyem et de Mouila ainsi qu’une soixantaine de lycée budgétisés en 2013, sans compter l’endettement chronique comme solution pour tenter vainement de sauver une cause perdue et l’asphyxie du peuple par la réduction de leurs maigres salaires et l’augmentation des prix de denrées de première nécessité sur les marchés.

La CNR rejette donc l’entière responsabilité de la banqueroute du Gabon sur Ali Bongo Ondimba et son régime, en appelant le peuple Gabonais à prendre en main son destin.

Précieux KOUMBA
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