Libreville – La Direction générale de Total Gabon a adressé lundi à l’Organisation nationale des employés du pétrole (ONEP) une convocation administrative pour négocier les conditions d’un service minimum suite à la grève de 15 jours déclenchée dans la société ce lundi, a appris Gabonactu.com.
« Nous avons reçu de la Direction de Total Gabon une convocation administrative pour négocier les conditions d’un service minimum », a indiqué à un reporter de Gabonactu.com, Sylvain Mayabith, Secrétaire général adjoint de l’ONEP, le syndicat qui a appelé à la grève.
« La rencontre a lieu ce mardi à partir de 14 heures dans les locaux de Total Gabon », a-t-il précisé.
Dans un communiqué publié lundi, l’ONEP a souligné qu’elle reste disponible pour « toute éventuelle proposition de solution pour une sortie de crise ». Elle a aussi averti qu’elle est disposée à négocier les conditions d’un service minimum conformément aux lois en application dans le secteur pétrolier. Ce service ne concerne pas la production mais la survie des employés et le maintien des équipements dans un état de marche pour éviter la coagulation du pétrole brut dans les pipelines.
Dans son préavis de grève du 25 juin dernier, l’ONEP avait conditionné le retour à la sérénité dans l’entreprise après la satisfaction totale des préalables et des points de droit revendiqués par les salariés suite à la cession de plusieurs sites pétroliers de Total Gabon à Perenco et au plan de redéploiement de l’entreprise.
Parmi les préalables il y a l’évolution des carrières, la classification socioprofessionnelle, le paiement du 13ème mois, le bonus programme 4 C &, l’élaboration d’un nouveau système de rémunération, le groupement d’intérêt économique, le paiement d’un bonus partiel de cession des actifs, la mutation du personnel des sites vers la base, la prime de panier, l’évolution des primes sur le Cap Lopez et la prime de responsabilité.
Concernant les points de droit, les salariés dénoncent la violation le décret du 26 mars 2016 sur l’emploi des expatriés, la violation de la loi N°20 du 15 janvier 2008 sur la mise à disposition du personnel et la mis en place d’un plan de départ négocié.
Des assemblées générales organisées du 23 au 25 mai dernier sur les sites Cap Lopez, PG2, Anguille marine, Torpille marine et à la base de Port-Gentil ont permis aux salariés de constater l’échec des négociations internes menées pendant près d’un mois d’où leur décision de passer à la vitesse supérieure.
Total Gabon est l’opérateur historique du secteur pétrolier au Gabon. Il a longtemps été le leader de la production pétrolière avant de céder ce fauteuil à Perenco qui a racheté en 2017 plusieurs champs pétroliers matures du groupe français.
Dans une interview au média en ligne Direct info, peu avant le déclenchement de la grève, le Directeur général de Total Gabon, Henri-Max Ndong Zué a déclaré : « je suis frappé par la nature des demandes de l’ONEP qui portent essentiellement sur la création de nouvelles primes et autres bonus, alors même que, malgré le contexte, nos collaborateurs sont, d’après des enquêtes indépendantes, parmi les mieux rémunérés du secteur et ont bénéficié d’augmentations de salaires et de versements de primes représentant en moyenne jusqu’à 2 mois de salaire par an sur les 3 dernières années. Par ailleurs, je suis surpris par l’absence de proposition sur les moyens de rendre notre entreprise plus performante ou d’améliorer le dialogue au sein de la société ! Cette manière de faire consistant uniquement à demander sans chercher à contribuer à la réussite de la société ne me parait pas responsable ».
Total Gabon est détenu à hauteur de 58,28% par le groupe Total, 25% par la République Gabonaise et 16,72% par le public.