Les élections législatives prévues se tenir avant fin 2018, au Gabon, pourraient être décisives pour les formations politiques en quête d’assises et de notoriété. Dans la province de la Nyanga où le Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir) était cité pour dominer, les jeux sont annoncés serrés tant dans la commune de Tchibanga, Moabi, dans la Douigni, Mongo, (Moulengui Bindza), à Mayumba, Mabanda (la Doutsila) , le district Ndenguilila, où les partis d’opposition, les Démocrates et Héritage et modernité quadrillent le terrain et bénéficieraient d'une certaine quotte de popularité chez les électeurs.
Les élections législatives 2018 qui se profilent à l’horizon promettent de chaudes empoignades dans bien des circonscriptions électorales, au regard des forces politiques en présence. Ce serait le cas dans la province de la Nyanga, où, au-delà de quelques acquis, le Parti démocratique gabonais pourrait avoir du mal à asseoir sa notoriété.
Les raisons qui justifient cette réalité seraient essentiellement politiques dans bien des sièges électifs, au regard des retournements observés avant, durant et après l’élection présidentielle de 2016. Les confrontations entre formations politiques s’annoncent déjà âpres, de témoignages d’acteurs, d’analystes politiques et potentiels électeurs s‘étant récemment fait enrôler pour jouer une partition véritable le jour du vote.
En effet, dans les 11 sièges que compte la Province de la Nyanga, à savoir : les 1er et 2ème sièges de la commune de Tchibanga, les 2 sièges de Mayumba (commune et département Basse Banio), les 2 sièges de Moabi (Commune et département Douigni), le 1er siège de Mougoutsi, le district de Ndenguilila (ancien 3ème siège de Mougoutsi), le siège unique de Mongo (Moulengui Bindza), le siège unique de la Doutsila (Mabanda) et le siège unique de Ndindi, le parti au pouvoir pourrait être mis en difficulté par les forces en présence.
Au nombre de celles-ci (forces), on cite, parmi les plus redoutables, Héritage et modernité (HM) d’Alexandre Barro Chambrier, les Démocrates de Guy Nzouba Ndama, Conscience actions citoyennes de Florentin Moussavou (Majorité), le Centre des libéraux réformateurs (CLR, majorité) et l’Alliance pour la construction et le renouveau (ACR) de Bruno Ben Moubamba (opposition), etc.
Dans les différents sièges cités et courtisés par des personnalités, en attente d’investitures par leurs formations politiques respectives, on relève tout de même une certaine emprise du domaine par les députés sortants PDG. C’est le cas à Ndindi, circonscription marquée par le règne absolu d’Edgard Anicet Mboumbou Miyakou, au premier arrondissement, (1er siège de Mougoutsi), où Alexis Boutamba Mbina est dominateur. Ils auraient pour atouts leur proximité avec la base, en un mot, leurs bilans respectifs pèsent en leur faveur.
A Mabanda, dans la Doutsila, bien que le sortant, Emmanuel Idoundou, bénéficie d’une certaine marque de crédit pour son œuvre auprès des administrés, il gagnerait à faire montre de prudence, au vu des appétits aiguisés d’une opposition ayant déjà tiré son épingle du jeu, d’histoire, dans la circonscription.
On se souviendra qu’en 1990, lors de l’avènement du multipartisme, la Doutsila est l’une des circonscriptions à avoir fait élire un opposant au premier tour au même titre que Moabi et la commune de Tchibanga. Il s’agit d’Antoine Mamfoumbi Mabicka dit ‘’Brown’’, du Parti gabonais du progrès (PGP). En un mot, Emmanuel Idoundou garde intacts ses chances. Dans le district de Ndenguilila, s’il est choisi pour défendre à nouveau l’étendard PDG, Ferdinand Mbadinga, le sortant, pourrait tirer son épingle du jeu au regard d’un bilan assez satisfaisant.
Chose qui n’est pas évidente dans la Basse Banio (Commune de Mayumba), où les électeurs et autochtones ne parviennent pas à avaler la pilule de l’emprisonnement d’Etienne Dieudonné Ngoubou, ancien ministre du Pétrole et des Hydrocarbures. Face à un CLR présent dans la localité, avec notamment un siège à la 12ème Législature, les chances du PDG restent relatives.
De plus, en interne, Angélique Ngoma, la doyenne politique de la localité pourrait être inquiétée. Il se susurre qu’elle ferait face à une candidate de son parti, laquelle aurait des assises familiales dans la localité, et bénéficiant surtout d’une certaine marque de sympathie de la hiérarchie du PDG. L’heure serait donc au renouvellement de l’élite politique et cela ne surprendrait personne, de voir bien des sièges électifs revitalisés et régénérés.
A Moulengui Bindza, plus précisément à Mongo, siège de Jonathan Ignoumba, ancien questeur démissionnaire des rangs PDG, représentant ‘’les Démocrates’’.Ses adversaires du PDG et alliés ne sauraient lui ravir la vedette, sauf fausse note. Il bénéficie d’un mandat positif, avec des réalisations qui profitent aux autochtones, non sans pour autant citer la promotion faite, par lui, des cadres de la localité dans la haute administration. Ses adversaires pourraient se présenter pour la forme, disent ses partisans.
Sur cette lancée, les deux sièges de Tchibanga pourraient être également acquis à l’Opposition. Clotaire Christian Ivala défendra les couleurs d’Héritage et Modernité au deuxième arrondissement. Tandis que Jean Pierre Doukaga défendra l’étendard des ‘’Démocrates’’, au premier arrondissement. Les deux opposants auraient le vent en poupe et bénéficieraient d’une marge de crédit auprès de l’électorat nynois.
Jean Pierre Doukaga pourrait avoir pour adversaire une ancienne suppléante, Eliane Boucalt, si cette dernière est investie par la hiérarchie du parti de masse (PDG). L’ancienne ministre délégué aux Affaires étrangères, Léocadie Nzaou, serait également citée par les savants analystes politiques, spécialistes de la contrée, parmi les adversaires de l’opposant.
Au 2ème arrondissement, le champ est quasi libre pour Ivala. Seul Florentin Moussavou, président du parti de la majorité, Conscience actions citoyennes (CAC), pourrait lui faire face, même si pour lui, les chances de l’emporter sont amoindries, tant le basculement dans l’opposition du porte étendard d’Héritage et Modernité lui aurait assuré une sorte de virginité politique.
Dans la Douigni, Moabi, le Parti démocratique gabonais pourrait en sortir bredouille. Là-bas, l’ancien doyen politique, Séraphin Moundounga, ayant basculé dans l’opposition, après l’élection présidentielle d’août 2016, laisse en legs, au parti au pouvoir, des filleuls dont Justin Maganga, qui, jusque là siégeait à l’Assemblée nationale.
Fort probable qu’ils ne soient pas reconduits au terme de la journée du 17 juillet, date annoncée de la publication de la liste officielle des candidatures investies par le ‘’Président du PDG’’. On cite les noms du Sénateur, Josué Mbadinga (PDG), connu pour être l’une des premières personnalités politiques de la localité désormais, comme étant capable d’aider le parti au pouvoir à maintenir Moabi dans son escarcelle.
Il lui resterait seulement une carte, celle qui consisterait à mieux aiguillonner la hiérarchie du parti, sur le choix de la personne à même de faire peser la balance.
L’Alliance pour la construction et le renouveau (ACR) de Bruno Ben Moubamba, qui surfe sur la fibre matrimoniale pour asseoir sa notoriété à Moabi, pourrait ne pas faire le poids, au même titre que les indépendants que soutiendraient certaines associations et autres personnalités politiques.