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Développement local : Le FID, une fausse couche ?
Publié le lundi 9 juillet 2018  |  Gaboneco
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© Présidence par DR
Lancement par Son Excellence Ali Bongo Ondimba du Fonds d’initiative départementale (FID)
Franceville, le 21 avril 2018. Lancement du Fonds d’initiative départementale (FID), le Président de la République, Son Excellence Ali Bongo Ondimba
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L’Etat pourra-t-il encore tenir son engagement de financer le développement des départements ? Alors que la problématique de la restriction budgétaire s’impose en urgence au haut sommet de l’Etat, le financement du Fonds d’initiative pour le développement (FID) lancé en avril dernier à Franceville par les plus hautes autorités semble être compromis, et ce, alors qu’il est seulement en gestation. Analyse.

Le Fonds d’initiative de développement (FID), a-t-il été tué dans l’œuf ? Etape vers l’effectivité de la décentralisation censée régler la « fracture territoriale » entre les différentes villes du Gabon par « un mécanisme innovant » de financement, le FID passe désormais le grand oublié des dernières orientations financières plus encore, des réformes engagées par l’Etat. Dans la déclinaison des postes de financement pour l’année 2018, les prévisions révisées du cadre macro-économique et budgétaire demeurent muettes sur la question. Conséquence, les 48 milliards de francs CFA soit, 1 milliards de francs CFA par année promis aux départements pour leur développement, ne figurent nulle part.

La politique budgétaire de manière générale offre un panorama de dépenses publiques pour l’année en cours avec un ciblage sur des projets d’importance comme à la coutume. Pour l’année en cours, 1.981 milliards de francs CFA seront affectés aux dépenses budgétaires prenant en compte des charges tout aussi financières qu’endogène à la politique de développement du Gabon. De ce panorama, il ressort de fait que les dépenses de fonctionnement et d’affectation spéciale, postes normalement consacrés à l’affectation des fonds publics par ordre d’importance, déclinent sa politique de financement tout en ignorant l’existence du FID. En effet, la part patronale de l’Etat due à la CNAMGS, la mesure de gratuité des frais d’accouchement et la provision pour la prise en compte du mécanisme de financement basé sur la performance (PBF) se taillent les 332 milliards de francs CFA dédiés à ces dépenses.

Or, en se référant aux fondements du FID, on comprend qu’il y a entorse puisque ce projet répond tout aussi à une logique sociale, économique, culturelle, éducative que territoriale, (Ndlr : en principe postes d’affectation financières des dépenses de transfert). La question qui transparait à la suite de ce constat est celle de savoir ce qu’il va advenir du FID ? L’Etat aurait-il retardé sa mise en application ? Comment donc expliquer un tel manque quand on sait que le Président de la République semble porter à cœur le FID ? Lui, qui présente ce projet comme une « innovation » au service du développement intégral des localités du Gabon.

Certes, les mécanismes de son implémentation tout comme d’ailleurs ceux des postes d’affectation de ces fonds par département demeurent une position encore non tranchée, mais ne serait-il pas temps de commencer à ancrer cette dépense dans la politique budgétaire du pays de sorte que les uns et les autres s’en imprègnent. Ce manque, laisse transparaître des doutes sur l’opérationnalisation du FID.

Michaël Moukouangui Moukala
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