Libreville – Le Premier ministre gabonais, Emmanuel Issoze Ngondet a présidé vendredi à Libreville un forum marquant la célébration de la première journée nationale de l’or, dorénavant déclaré « substance stratégique » dans le pays depuis 2017 par le chef de l’Etat, Ali Bongo Ondimba.
L’événement qui a regroupé des responsables des sociétés aurifères, des préfets et maires des localités où il existe des exploitations d’or et des orpailleurs a eu lieu toute la journée à l’hôtel Boulevard à Acaé.
La journée a été célébrée sous le thème : « faire de la filière or, la pépite de l’économie gabonaise », preuve de l’importance du secteur dans la relance de l’économie nationale.
Selon des statistiques de la Direction générale de l’économie publiées dans le Tableau de bord de l’Economie gabonaise, la production de l’or s’est établie à 1 020 Kg en 2016 contre 1 472 Kg en 2015. Le chiffre d’affaires a reculé de 23,7% à 22,9 milliards de FCFA contre 30 milliards de FCFA un an plus tôt.
Ces chiffres ont été portés par la société marocaine Reg Managem qui a ouvert une exploitation industrielle du gisement de Bakudu dans la province du Haut Ogooué au sud-est du Gabon.
Selon la direction générale de la Société équatoriale des mines (SEM), 20% du territoire gabonais selon sont explorés concernant l’or. En même temps quelques 20% seulement de la production nationale sont déclarés.
« Près de 4 tonnes d’or sortent frauduleusement du pays », a affirmé le ministre des Mines, Christian Magnagna s’adressant aux dirigeants des sociétés aurifères et aux orpailleurs venus massivement participer à cette première journée.
« Nous devons tous contribuer à assurer la transparence et garantir une exploitation rentable tant pour les orpailleurs, les sociétés et l’Etat », a conseillé le ministre qui table en 2018 sur une production de 2 tonnes d’or en 2018.
« L’or au Gabon a été inscrit dans la liste des substances stratégiques par le chef de l’Etat gabonais, Ali Bongo Ondimba depuis 2017 », a rappelé le ministre.
Le Gabon a longtemps misé sur les revenus du pétrole qui supportaient jusqu’à 70% au budget de l’Etat. Le déclin de la production doublé d’une chute des cours du baril de pétrole sur le marché international a amené le Gabon à se tourner vers d’autres sources de revenus autrefois « négligées ». Cette option a été prise sous la houlette des institutions de Breton Woods (FMI et Banque mondiale) qui ont pressé le Gabon de diversifier son économie.
L’or est exploité au Gabon depuis le début du XXe siècle. Depuis 1937, il est estimé qu’au moins 40 tonnes d’or ont été extraites des divers sites d’orpaillage présents sur l’ensemble du territoire national. La grande partie de cette production provient du traitement de l’or alluvial.
Le Ministère des Mines, présent sur les zones d’orpaillage pour effectuer l’achat de l’or extrait, recensait en 1990 plus de 1 500 orpailleurs et l’existence d’un système de contrebande vers le nord. Suite à l’épidémie d’Ebola en 1994 et à des attaques contre ses agents, le Ministère des Mines a été contraint d’abandonner cette politique.