Le réseau d'universitaires Afrobaromètre a restitué, ce jeudi matin, à l'African Univresity of management (AUM) de Libreville, sa deuxième enquête sur le pays, après celle de 2015. L'investigateur national, le Dr Christian Wali-Wali, et son co-investigateur, le Dr Bertrand Dimitri Ndombi Boudzanga, ont mené cet exercice en présence de représentants d’administrations publiques autour de trois points dont la qualité d'adduction en eau du pays, le niveau d'assainissement des eaux usées, et la qualité des routes.
Il ressort que, après une enquête menée sur 1200 personnes en novembre 2017, la plupart des maisons (76%) bénéficient d'une adduction en eau. Mais ce système, ajoute l'enquête, est inégalement structuré en fonction des provinces.
Les résultats s'assombrissent sur la question d'assainissement des eaux usées, jugée «lacunaire» par les enquêteurs. Car, justifient-ils, «seulement 21% du territoire possède un système d'évacuation des eaux usées accessibles à la plupart des ménages».
Enfin, les résultats sur la qualité et l'entretien des routes sont les suivants : 1/3 des routes du territoire national sont «bonnes ou très bonnes». D’un autre côté, 1/3 des routes est jugé «passable». Le reste des voies est soit «impraticable» (6%), soit de (très) mauvaise qualité (22%). Là encore, il existe des disparités entre des provinces.
Les routes du Moyen-Ogooué sont par exemple jugées beaucoup plus praticables que celles de l'Ogooué-Ivindo. Pour finir, «la majorité des Gabonais (82%) estiment que les autorités n'entretiennent pas assez les routes et les ponts ».
L'étude a été réalisée par l'équipe Afrobaromètre du Gabon, dirigée par le Centre d'études et de recherche en géosciences politiques et prospective (Cergep), sis à l'université Omar Bongo de Libreville. Afrobaromètre se définit comme un réseau de recherches panafricain et non-partisan qui mène des enquêtes d'opinion publiques sur la démocratie, la gouvernance, les conditions économiques et les questions connexes en Afrique. Il est présent dans 37 pays Africains, dont le Gabon depuis 2015. Sa première étude sur le Gabon portait sur «le droit à la citoyenneté et les différences sociales».