En butte à des difficultés de toutes sortes, la Banque Gabonaise de Développement (BGD) a décidé de se mettre en mode austérité. Ses premières mesures d’austérité – en attendant d’autres ? – concernent la résiliation des baux locatifs.
Changement de stratégie à la BGD. Après avoir été l’un des pionniers de la délocalisation, la banque publique gabonaise privilégie posture de repli. L’administration provisoire de la BGD a décidé de parer au plus pressé, même si cela lui a été dictée par des contraintes de certains de ses bailleurs. Face à ces difficultés, notamment celle d’honorer ses loyers trimestriels, la structure bancaire vient de libérer plusieurs locaux.
La BGD vient en effet de déménager, fin-Juin, du local qu’elle occupait à Okala, dans le nord de Libreville. Cette agence qui faisait la fierté de la banque et de ses agents a été fermée, et le personnel «rapatrié» au siège de la banque dans le centre-ville de Libreville. Selon diverses sources proches du dossier, la banque cumulait déjà plusieurs mois d’arriérés de loyer. En plus du local d’Okala, la BGD a également rompu son contrat de bail avec l’Immeuble Diamant sur deux des trois étages qu’elle y louait depuis plus de six ans. Seul le 6ème étage où siège sa direction, continuera d’être occupé par cette institution bancaire nationale.
Changement de stratégie et de gouvernance donc. La banque va se concentrer sur ses bases initiales, à savoir le siège à Libreville et les agences provinciales, pour ce qui est de l’intérieur du pays. Vive la cure d’amaigrissement ! Plus d’investissement massif dans la délocalisation. Retour à la case départ. Mise en place il y a deux ans par la Commission bancaire de l’Afrique centrale (Cobac), l’administration provisoire n’a pas pu résorber les déficits par trop criards. Des déficits dus au non-versement par l’Etat des remboursements de crédit des agents de l’Etat. On note également des causes endogènes à cette situation. Des informations émanant des sources généralement bien informées font état de crédits de 150 millions, voire 200 millions de francs CFA, accordés par l’ancienne direction générale à des proches qui… n’ont pas toujours remboursé l’entièreté de leur crédit !
Créé en 1960, le «beau bijou» qui, sous Mamalépot, Ayo Iguendha et Onouviet, avait préservé un certain éclat, fait face à des à des difficultés depuis 2011. En sept ans, la puissance publique n’a pas renfloué les caisses et n’a pas pu lui donner une perspective heureuse, mais n’a fait que la maintenir dans cet état. Tous les scénarios de consolidation prônés par la Cobac n’ont pas été appliqués. Le régime minceur décidé par l’administration provisoire va-t-il mettre la banque sur la bonne voie ?
Faut-il y voir la concrétisation de la prophétie d’un ancien directeur général de la banque qui prédisait que «la banque devenue si fragile ne pourra survivre que si de réelles mesures d’assainissement étaient prises» ?