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Bonne gouvernance : Lorsque la parole publique est constamment décrédibilisée !
Publié le mardi 3 juillet 2018  |  Gaboneco
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© Autre presse par DR
Conseil des ministres du 26 Janvier 2018
Sous la Haute Présidence de Son Excellence Ali BONGO ONDIMBA, Président de la République, Chef de l’Etat, le Conseil des Ministres s’est réuni, Vendredi 26 Janvier 2018, à partir de 11 heures, au Palais de la Présidence de la République.
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Au Gabon, il y a trop d’effets d’annonces de la part du gouvernement et des hommes politiques. Cette vielle technique politique est utilisée à mauvais escient. La conséquence est telle qu’on parle et promet beaucoup sans que cela ne soit suivi forcément d’actes concrets. Certes, beaucoup de choses ont été dites et faites, mais en vérité, quantités de promesses ont été aussi faites sans jamais voir le jour. Cela pose dans la société un problème de crédibilité de la parole politique et publique. Faut-il y voir un manque de cohérence entre les différentes strates de l’Etat ? Pourquoi le politique a-t-il une aussi grande proportion sur le travail des technocrates ? Conséquence : la parole publique au premier titre celle du chef de l’Etat et du gouvernement est bafouée allègrement.

« Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu. Elle était au commencement avec Dieu. Toutes choses ont été faites par elle, et rien de ce qui a été fait n’a été fait sans elle ». Cette parole biblique de Jean 1 résume l’importance de la parole dans la vie des humains.

Sur le plan politique donc, la parole joue un rôle puissant pour la consolidation de la société et de l’état de droit démocratique. Les gouvernants doivent en tenir compte, pour assurer un développement harmonieux de la cité. Seulement au Gabon, il y a un grave problème avec la parole publique et politique. « On promet à tout vent pour plaire aux populations sans jamais toujours concrétiser », souligne un homme d’église. Ce dernier d’ajouter : « Il est important que ceux qui nous dirigent pensent d’abord les projets avant de parler, c’est cela la sagesse. Mais ce que l’on constate, c’est le contraire. Voici pourquoi le pays est plongé dans les problèmes ».
Quelques faits ?

« (...) Je dis ce que je fais et je fais ce que je dis », cette célèbre phrase d’Ali Bongo Ondimba à l’épreuve des faits n’est pas toujours respectée voire appliquée. En 2012, voici entre autres ce que déclarait le chef de l’état dans son discours à la veille de la fête de l’Indépendance : « En matière d’habitat et pour surmonter la forte demande de logements au Gabon et les retards constatés, il se met en place un nouveau régime de développement de villes nouvelles, axé sur des schémas directeurs d’aménagement urbains, prenant en compte une gamme d’options de logements pour tous les niveaux de revenus, ainsi que des hôpitaux et bâtiments publics, des routes, des écoles, des espaces verts et des commerces (…) ». Depuis lors, tout n’est pas fait et cela déjà 6 ans.

’’La maison de la presse’’ annoncée lors des cérémonies de présentation des vœux à la presse n’est toujours pas construite depuis des années. « Les travaux du ‘’Stade Omnisport Omar Bongo Ondimba’’ seront poursuivis, dans les règles de l’art et les délais d’exécution nécessaires pour accueillir dans le futur, une école sportive et servir de centre multi-sport, conformément à son label et à sa vocation avec les effets induits attendus sur tout le 3ème arrondissement de Libreville qui l’abrite », ainsi s’exprimait le Président de la République lors de son allocution le 16 août 2011, à la veille de la fête de l’indépendance. Sept ans après, rien n’a évolué.

En 2012, lors de son discours à la nation, le chef de l’Etat annonçait « Les internats et les résidences estudiantins devront être réhabilités ou construits afin d’optimiser les chances de réussite de nos enfants ». Six ans plus tard, les élèves et étudiants attendent toujours Lors de la cérémonie d’hommage rendue à la présidente du Sénat, feue Rose Francine Rogombé, en avril 2015, le chef de l’Etat avait instruit la municipalité de Libreville de doter la capitale gabonaise d’une rue au nom de la défunte. Depuis lors rien du tout !
Quid du gouvernement ?

Au-delà de la première institution du pays, le gouvernement aussi fait dans le manque de respect de la parole publique. Le 13 octobre dernier, le Premier ministre annonçait les mesures prioritaires des 100 premiers jours du gouvernement. Pêle-mêle, citons le Ministère de la Culture qui avait parlé du lancement de la deuxième chaine de radio (Ndlr : radio Gabon musique). On attend toujours, la préparation de la 1ère Edition du prix annuel du Président de la République pour la meilleure création culturelle. Que dire de la Quinzaine du film amateur, (Quifilma) prévu à Port Gentil du 16 au 23 juin dernier. L’événement n’a pas eu lieu et le Ministère de la Culture a gardé le silence.

Au ministère des Transports et de la logistique, au nombre des actions immédiates le Chef du gouvernement avait entres autres indiqué le soutien à la « gabonisation des taxis », c’est le désert. Le ministre de l’Intérieur, Lambert Matha avait annoncé en grande pompe une opération « libérer les trottoirs de Libreville », là aussi le temps ne fait que passer. Rien ne bouge.
Le changement radical s’impose

Bref, les exemples sont légions, on peut en trouver partout dans les institutions. La république se construit d’abord avec des pensées positives, ensuite avec des paroles fortes qui se matérialisent par des actes. Mais quand les responsables publiques et politiques parlent sans que cela ne soit suivi d’actes forts cela pose un réel problème. « La parole publique et politique quand elle est respectée, elle assure la stabilité politique et confère le respect. Selon l’intention qui la commande, la parole peut jouer comme puissance de dissociation ou d’unification, au sein d’un même espace », écrit Fréderic Gabriel, directeur de recherches au centre national de la recherche scientifique en France.

Le respect de la parole publique et politique est vital pour le développement d’un pays. A ce titre, l’ancien chef d’Etat français, François Hollande dans son livre « Les leçons du pouvoir », a rappelé que « L’honnêteté est le premier devoir des responsables publics, l’éthique et le fondement de la confiance ».

YAO
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