Jean Rémy Yama, le président de la centrale syndicale ‘’Dynamique Unitaire’’ (DU) reste plus que jamais déterminé à faire entendre la voix des agents publics et autres travailleurs affiliés, victimes, selon lui, des mesures d’austérité prises récemment par le gouvernement, pour diminuer le train de vie de l’État.
À l’occasion d'une conférence de presse, tenue le 29 juin dernier, à son siège de Libreville, la confédération syndicale ‘’Dynamique unitaire’’, regroupant l'essentiel des agents publics et privés affiliés, s'est exprimée par l'entremise de son président, Jean Rémy Yama, pour interpeller les travailleurs et agents publics de l’Etat quant aux mesures d’austérité vulgarisées, depuis quelques jours par le gouvernement et la Présidence de la République.
En appelant les siens à mutualiser leurs efforts en vue de rejeter ces mesures d’austérité, Jean Rémy Yama s'est interrogé sur les raisons qui peuvent expliquer la dégradation pérenne des finances publiques des pays de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (CEMAC) dont le Gabon, particulièrement. Le but étant de mieux apprécier la portée de ces mesures.
Le questionnement des syndicalistes de Dynamique unitaire, loin d’être anodin, interpelle plus d'un, car, il s'agirait bien d’insuffisances, pour ne pas parler de flou, dans la communication de leurs partenaires directs. D'autant que pour les agents de l’État, frappés par lesdites mesures, il aurait été judicieux, de définir, au préalable, les responsabilités quant à l’État de déliquescence dans lequel se trouvent les finances publiques au Gabon.
Selon Jean Rémy Yama, l’État gabonais a eu des recettes pétrolières sans précédents. On se souvient, a-t-il expliqué à ses interlocuteurs hommes et femmes de médias, qu'entre 2009 et 2015, le cours du baril du pétrole avait quasiment été multiplié par 2,5. Il a qualifié cette période de phase de prospérité euphorique ayant eu un impact positif des recettes cumulées issues de la fiscalité pétrolière, supérieure à ce que le pays avait eu entre 1973 et 2009, a-t-il précisé.
Non sans reconnaître que les conclusions de ‘’la task force'', qui font état d'une masse salariale qui obère sur le budget de l’État, représentant un budget mensuel de 60 milliards équivalant à 59%
des recettes fiscales de l’année en cours, tandis que la zone CEMAC fixe à 35% ce seuil, le président de DU estime qu'il ne revient pas aux gabonais de subir les mesures d’austérité annoncées et exigées par le Fonds monétaire international (FMI), qui impose la diminution du train de vie de l’État, en recommandant surtout de revoir les baux administratifs et les dépenses de fonctionnement des institutions.
En un mot, la pilule ne saurait être ingurgitée, sans pour autant que des réponses convaincantes leur soient apportées, concernant notamment, les recettes fiscales excédentaires engrangées par le Gabon dans les années précitées, la gabegie et autres détournements de deniers publics au Gabon, contre lesquels le président de la République est monté au créneau dénonçant et en appelant à la justice, dans le strict respect de la séparation des pouvoirs. L’opération ‘’Mamba'', en cours, a permis, dans ce cadre, l’arrestation des ministres et autres hauts cadres de la République, impliqués ou soupçonnés de malversations financières.
Rappelons qu'au titre des mesures prises par le gouvernement et qui sont au centre de l’ébullition sociale au Gabon, on cite, entre autres, la réduction des salaires, dès le 25 juillet prochain à hauteur de 5% pour ceux des agents compris entre 650 mille F CFA et 1 million 500 mille F CFA soit 32 mille F CFA ; de 10% pour ceux compris entre 1 million 500 mille F CFA et 2 millions, soit 150 mille F CFA ; de 15% pour ceux dépassant 2 millions, soit 300 mille F CFA .
La mise sous bons de caisse des agents de l’État, l'interdiction de recrutements de la main d’œuvre non permanente, la mise à la retraite immédiate des agents pour maladies de longue durée, le gel des concours, des mises en stages, des titularisations, des avancements et reclassements pour une durée de 3 ans et l’assainissement du fichier de titularisations des fonctions, pour évaluer le niveau d’indemnités indues.
En dépit des signaux donnés par les pouvoirs publics gabonais, qui témoignent d'une certaine volonté de réduire le train de vie de l’Etat, en réduisant de 40% les effectifs des personnels de la Présidence de la République, Jean Remy Yama, déterminé à aller jusqu’au bout de sa logique, a convié l’ensemble des agents de l’État à une assemblée générale, le mercredi 11 juillet prochain, au stade de basketball d’Awendje.