Quelques 40% des conseillers et autres collaborateurs de haut niveau du chef de l’Etat gabonais, Ali Bongo Ondimba ont été limogés et remis à leurs administrations d’origine, dans le cadre des mesures d’austérité visant à réduire le train de vie de l’Etat, selon le communiqué final de conseil des ministres du 29 juin 2018.
« Les conseillers politiques, conseillers spéciaux chargés de missions du président de la République, conseillers spéciaux du président de la République, conseillers du président de la République, attachés de cabinet à la présidence de la République, secrétaires de cabinet, chargés de missions du président de la République, non concernés par les présentes mesures individuelles, sont remis à la disposition de leurs administrations d’origine », indique le compte rendu d’une réunion du conseil des ministres tenue vendredi dans la capitale.
Le communiqué final précise qu’à travers ce nouveau « tsunali, terme utilisé pour la première fois en 2010 lorsque le nouveau président (Ali) avait balayé plusieurs barrons qui écumaient le palais présidentiel sous son prédécesseur Omar Bongo Ondimba. A l’époque un tsunami avait balayé le Japon », Ali Bongo Ondimba a montré l’exemple de la cure d’amaigrissement qu’il a décidé d’imposer à l’administration publique gabonaise gangrenée par des effectifs pléthoriques à l’origine d’une masse salariale éléphantesque qui absorbe 59% des recettes publiques alors qu’une directive de la CEMAC plafonne à 35% le poids de la masse salariale sur les revenus de l’Etat.
Le communiqué dresse la liste des conseillers et hauts représentants personnels du chef de l’Etat épargnés par ce mauvais vent.
Tous les fidèles conservent leurs postes à commencer par le Directeur de cabinet du chef de l’Etat, Brice Laccruche Alihanga. Le diplomate Jean-Yves Teale conserve son poste de Secrétaire général de la présidence de la République. Laurent Nguetsara Lendoye reste le sécurocrate du régime avec son poste de Secrétaire général du Conseil national de sécurité (CNR).
Maixent Nkani Accrombessi, ex homme fort du premier septennat d’Ali Bongo Ondimba est maintenu dans ses fonctions de Haut représentant personnel du président de la République. Il est désormais le seul qui portera ce titre.
Le numéro un gabonais conserve un petit état major de six conseillers politiques parmi les plus emblématiques Michel Essonghe dont la demande persistante de faire valoir ses droits à la retraite est quasiment refusé ainsi qu’Antoine de Padoue Mboumbou Miyakou, un autre ancien proche d’Omar Bongo. Liban Souleyman continuera à assurer la coordination du Plan stratégique Gabon émergeant (PSGE).
Le communiqué du conseil des ministres parlent des « mesures historiques » dont le résultat « vise l’amélioration des conditions de vie des gabonais ».
Outre le cabinet présidentiel, le communiqué limite le personnel du cabinet d’un ministre d’Etat ou ministre tout court à 16 membres contre une trentaine voir une quarantaine auparavant. Les ministres délégués auront droit à 10 agents pour leur cabinet.
Le Gabon a pris toutes ces mesures fortes sous la pression du Fonds monétaire international (FMI) qui estime que Libreville ne fourni pas assez d’efforts pour réduire le train de vie de l’Etat afin de relancer son économie victime de la crise des matières premières débutée en 2014.
En dehors de la réduction du personnel, le Gabon a également d’interdit l’achat des véhicules administratifs de plus de 30 millions de FCFA, de voyager en classe affaires pour les déplacements en avion en dehors des membres du gouvernement et assimilés, le reste des voyages s’effectuant désormais en classe économique.
Le 21 juin dernier, le gouvernement avait déjà annoncé la réduction des budgets des institutions constitutionnelles de 5 à 15% ainsi que des salaires des fonctionnaires qui perçoivent entre 650 000 FCFA et 2 millions de FCFA voir plus. Le gouvernement avait décidé de suspendre les recrutements dans la fonction publique durant 3 ans et de procéder dès juillet 2018 à un nouveau recensement de tous les agents de l’Etat dans l’espoir de démasquer les fonctionnaires fictifs ou ceux qui perçoivent plusieurs salaires.
Dynamique unitaire (DU), la principale centrale syndicale des fonctionnaires, a, dans une conférence de presse vendredi, décidé de rejeter en bloc toutes ces « mesures » qu’elle estime être anti-sociales.