A l’ordre du jour de la 5ème session du Comité de pilotage des programmes économiques et financiers de la Cemac, tenue le 22 juin 2018 à Douala au Cameroun, figurait la question de la reconstitution des réserves de change des Etats de la sous-région. C’est ce qui a d’ailleurs motivé la convocation des patrons des compagnies exploitant les ressources naturelles dans la zone Cemac à cette réunion afin de les inviter à mobiliser leur contribution légale à cet effort communautaire en rapatriant les recettes d’exportation des ressources naturelles dans les pays où ils opèrent.
Car, d’après le dispositif juridique et réglementaire en vigueur dans les six Etats de la Cemac, le rapatriement des recettes d’exportation des ressources naturelles est une obligation légale. Seulement, assure Daniel Ona Ondo (photo), président de la Commission de la Cemac, plusieurs entreprises, au mépris de cette disposition, ignorent leurs responsabilités et privent les Etats d’importants moyens financiers.
Le rapatriement des recettes d’exportation des ressources naturelles, précise Daniel Ona Ondo, est une exigence communautaire «conformément aux règlements que nous avons édictés, même s’il y a libre convertibilité au niveau de la zone franc».
Le non-respect de cette exigence communautaire par des entreprises qui concluent des accords avec certains Etats, pénalise la Communauté. C’est pourquoi le président de la Commission de la Cemac indique que la concertation du 22 juin était un rappel du cadre juridique de leurs activités et qu’elles seront désormais sanctionnées en cas de non-respect de cette disposition légale.
La reconstitution des réserves de change des six pays que sont le Cameroun, le Gabon, le Congo, la RCA, le Tchad et la Guinée équatoriale, est au centre des préoccupations des dirigeants en vue de parvenir à un équilibre.
Celle-ci ne peut se faire, selon le président du Comité de suivi du programme des réformes financières et économiques de la Cemac, Antoine Ngakeni, qu’avec la contribution de la communauté des affaires.
Malgré le caractère houleux des débats, la concertation, souligne Antoine Ngakeni, va se poursuivre «en vue de la nécessaire reconstitution des réserves de change avec la participation du secteur privé». Car, rappellent les responsables de la Cemac, une crise des devises traverse actuellement la sous-région et ne peut se résoudre sans que des solutions idoines soient trouvées en mobilisant les ressources auxquelles les Etats ont droit et dont ils sont privés à cause de la violation du cadre juridique et légal par les opérateurs économiques.