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Réduction du train de vie de l’Etat : L’austérité et le flou de l’injustice ?
Publié le mercredi 27 juin 2018  |  Gaboneco
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© Autre presse par DR
Conseil des ministres du 26 Janvier 2018
Sous la Haute Présidence de Son Excellence Ali BONGO ONDIMBA, Président de la République, Chef de l’Etat, le Conseil des Ministres s’est réuni, Vendredi 26 Janvier 2018, à partir de 11 heures, au Palais de la Présidence de la République.
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Mardi dernier, le porte-voix du palais présidentiel, Ike Ngouoni Oyouomi a décliné quelques détails quant à la baisse du train de vie de l’Etat. Au nombre des mesures annoncées, figurent la réduction de 5 à 15% des salaires des fonctionnaires allant de 650 mille francs CFA à plus. Non sans compter les budgets de fonctionnement des Institutions. On annonce également la suppression des cabinets des présidents des conseils d’administration, qui ne devront plus percevoir, eux-mêmes que de simples jetons de présence ; etc. La liste est loin d’être close.

Même si Ike Ngouoni se refuse à parler d’austérité à cause de la violence sociale qu’elle charrie, il s’agit bel et bien d’une austérité comme jamais le Gabon ne l’a connue. Et même si le gouvernement s’obstine dans sa logique aveugle de l’effort collectif, en y voyant comme unique solution magique à son plan de relance économique que les seules coupes drastiques sur les salaires des fonctionnaires, il y a comme une odeur d’iniquité. Le gouvernement, visiblement semble s’être trompé de méthodologie opératoire, même s’il est urgent aujourd’hui d’opérer des choix osés, afin d’alléger une masse salariale de plus de 700 milliards, étranglant complètement un Etat déficitaire.

Et c’est en cela qu’il faut supprimer certains postes comme les Secrétaires généraux adjoints 2, les Directeurs généraux adjoints 2, les Directeurs de cabinets adjoints 2, en dégraissant les effectifs jugés pléthoriques des cabinets ministériels de 24 à 16, etc. Mais aussi et surtout la Vice-présidence de la république. Car dans un régime « hyper-présidentiel » comme celui du Gabon, on ne comprend pas à quoi sert un Vice-président si ce n’est pour faire de la figuration. Selon Ike Ngouoni, toutes ces réformes devraient rapporter à l’Etat, un bénéfice de plus de 70 milliards par an sur la masse salariale, l’objectif étant de la faire chuter de plus de 52 à 35%, seuil recommandé par la CEMAC. Visiblement, toutes ces mesures ne suffiront pas à redresser la barre, et les fonctionnaires devront encore s’attendre au pire.
Quand on se trompe de cible…

Si le souci est de se conformer aux normes établies par la CEMAC, il s’agit alors d’une étude ratée. Car même si certains rapports montrent que les fonctionnaires gabonais sont parmi les mieux payés, ils ne tiennent pas du tout compte de la cherté de la vie au Gabon : cout exagéré du loyer, des transports, puisque tout flambe, y compris même les produits de première nécessité comme le gaz butane par exemple, le kilo de poisson… C’est dire que malgré l’augmentation en juillet 2015 des salaires que le gouvernement leur reprend aujourd’hui, les fonctionnaires gabonais sont très loin de vivre de leur travail. Dans ce cas, vouloir à tout prix s’attaquer à leurs salaires, c’est se tromper de cible.
Les institutions budgétivores

Le problème du Gabon, c’est justement toutes ces institutions dont les budgets de fonctionnements irrationnels parfois crèvent le budget global du pays. Pour une cure d’austérité, on aurait pas dû imposer des décotes générales pour chaque tranche de salaire ou de budget de fonctionnement, ce qui est contraire à l’équité. On aurait plutôt fixé des pourcentages de décotes en fonction du budget de fonctionnement de chaque institution ou des salaires des responsables de ces institutions. Surtout qu’elles n’ont pas toutes les mêmes traitements. Ainsi donc, il faut se demander quel est le budget annuel de la Présidence de la République ? De combien doit-on le réduire en tenant compte des priorités ? Quels sont les salaires ? De combien doit-on les réduire ?

Le même exercice doit être appliqué aux autres institutions comme la Cour Constitutionnelle, le Sénat, l’Assemblée nationale, etc. et les cabinets ministériels. Toutes ces réformes cumulées, auraient pu permettre une ristourne beaucoup plus importante à l’Etat que les 70 milliards par an avancés par LE Porte-parole. C’est donc dire qu’en s’attaquant aux minables salaires dans un pays où tout flambe, c’est chercher à mettre le feu à un climat social déjà en surchauffe.

Leno KOLEBA
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