Libreville – Annoncée, lundi dernier par le porte-parole de la Présidence de la République gabonaise, Ike Ngouoni Aila Oyouomi, la somme des mesures concernant la réduction du train de vie de l’État, soulève des interrogations. Les populations se demandent si ces différentes mesures seront appliquées sur le terrain au regard des expériences similaires antérieures.
Solennelle et historique, l’annonce faite le lundi 25 juin, par le porte-parole de la Présidence de la République gabonaise, Ike Ngouoni Aila Oyouomi, au sujet de la réduction du train de vie de l’État, dans son ensemble, apparaît déjà pour certains comme la fin de l’impunité au Gabon. Pour d’autres, elles annoncent la ferme volonté de l’exécutif d’œuvrer en faveur de la relance d’une économie en proie à des difficultés.
Salvatrices au regard du contexte économique du moment et des scandales financiers répétitifs qui animent le quotidien du gabonais lambda, depuis des décennies déjà, ces mesures annoncées pourraient bien relancer la croissance et bannir au passage certaines mœurs ayant alourdies le fonctionnement et la gestion de l’appareil d’État via ces différents démembrements.
En annonçant la réduction de la taille du gouvernement et des collaborateurs de ces derniers, qui passent de 24 à 16 membres , notamment les chargés de missions, les conseillers politiques et spéciaux, le président de la République, Ali Bongo Ondimba, ouvre ainsi la voie d’une reforme institutionnelle et économique historique. Si toutefois chaque mesure atteint les objectifs assignés. Ceci, pour ne pas donner raison à certaines langues qui affirment que ces mesures d’austérité pourraient constituer des simples effets d’annonce à l’instar de certaines importantes anciennes mesures, qui jusqu’ici n’ont jamais été appliquées pour des raisons inconnues
D’autres mesures sont à ajouter à cette liste, la suppression des rémunérations mensuelles des présidents des conseils d’administration (PCA) ainsi que la limitation de leur rémunération aux jetons de présence et la suppression des véhicules de services.
Cependant, l’État devrait aller plus loin dans sa volonté de réduire son train de vie s’il veut faire montre d’exemple auprès d’une opinion gabonaise définie comme étant victime des mesures d’austérité. Il peut aussi s’attaquer aux coûts exorbitants des frais de fonctionnement, des commissions, des missions à l’étranger des hautes personnalités, des locations et autres détachements d’administrations publiques, d’organisations de séminaires, événements sportifs et culturels souvent sans enjeux réels pour le contribuable, constitueraient ‘’un gros effort financier’’ directe.
À court, moyen et long termes, l’État pourrait utiliser les économies faites au travers desdites poches de dépenses considérées peu nécessaires, pour booster les projets prioritaires et parer, pourquoi pas, aux gros imprévus. A l’exemple des secteurs tels l’éducation, la santé, le logement, l’accès à l’eau et l’électricité et autres infrastructures de base publiques.
Cependant vu l’impact que va avoir ces mesures sur la vie des différentes couches sociales de la nation, certains se demandent déjà jusqu’où s’étendront-elles. Mais surtout si ces dernières ne s’appliqueront qu’à certaines catégories de citoyens, ou celles les moins bien logés de l’appareil d’Etat.
Pour tenter de comprendre les inquiétudes des uns et des autres, il faut repartir dans le temps et se remémorer les nombreuses mesures prises, telles le recensement des fonctionnaires, la restriction du champ des véhicules de fonctions officielles, le plafonnement des salaires et des primes de rendement souvent reversés selon la tête du client, pour ne pas dire des agents. De même que la réduction annoncée du nombre des membres du gouvernement souvent.
Cette fois pourtant, à en croire le ton ferme avec lequel l’annonce a été faite par le porte-parole de la Présidence de la République gabonaise, il faut prendre au sérieux l’intransigeance quant à la mise en application des mesures annoncées. La crise économique actuelle et le laisser-faire d’antan ne permettant plus de minimiser l’impact des mauvaises habitudes d’une frange de la population sur la vie de la nation.
A travers ces mesures, l’occasion est donnée à la justice gabonaise d’aller jusqu’au bout de l’opération ‘’ Mamba’’ et ramener dans les caisses de l’État l’argent détourné.