Libreville - Le porte-parole de la présidence de la République gabonaise, Ike Aila Ngouoni Oyouomi a annoncé, lundi à Libreville, au cours d’une conférence de presse, que l’ensemble des fonctionnaires gabonais seront mis sur bons de caisse à partir du 25 juillet prochain, dans le cadre de l’audit de la masse salariale, décidé par le conseil des ministres du 21 juin dernier.
Le porte-parole de la présidence de la République a annoncé le début de l’opération de l’audit de la masse salariale, tout en poursuivant que d’autres mesures vont être dévoilées dans les détails par chaque membre du gouvernement et selon leurs champs de compétences.
« Certaines de ces mesures, notamment la mise sur bons de caisse sera effective dès la fin du mois de juillet. Ce sont des mesures dont l’effectivité est quasi immédiate. Il y a d’autres mesures qui vont être annoncées par des ministres sectoriels, pour préciser tout cela. C’est le rôle du gouvernement de mettre en œuvre concrètement les décisions prises en conseil des ministres », a-t-il dit.
M. Ike Aila Ngouoni Oyouomi a donné les motivations de cette décision, qui rentre dans le cadre de la réduction du train de vie de l’État avec pour objectif, la transparence dans la gestion des deniers publics.
« Il y avait nécessité de faire l’audit de la masse salariale, parce que chaque gabonaise et chaque gabonais a besoin de savoir comment est utilisé l’argent public, combien y a-t-il de fonctionnaires, combien gagnent-ils en moyenne. Nous allons faire cet audit de la masse salariale et nous communiquerons peut-être encore plus que ça n’a pu se faire par le passé », a-t-il dit.
Avec plus de 85 000 personnes qui composent la fonction publique, la masse salariale a augmenté de manière exponentielle d’environ 350 milliards de F CFA en 2009, à 700 milliards F CFA en 2016.
D’après la direction générale du Budget et des Finances publiques (DGBFIP), sur les neufs premiers mois de l’année 2017, la masse salariale du secteur public (hors collectivités locales) a enregistré une légère hausse de 6,8 milliards de F CFA par rapport à 2016, pour se situer à 513,412 milliards de F CFA.
Cette progression de 1,3% provient de l’accroissement de la solde permanente (+7,3 milliards) en raison notamment de la régularisation de la situation administrative des agents en attente d’intégration.
« Pour l’année 2018, on est à 709,80 milliards de francs CFA. Ce chiffre est inquiétant, d’autant qu’il y a 5 ans, ce budget n’était que de 359 milliards de francs. Or, avec ce chiffre que l’on peut arrondir à 710 milliards, on dépasse toutes les normes et les standards en la matière, qui veulent que ce poste ne dépasse pas plus du tiers des ressources budgétaires », avait déclaré le ministre du Budget, Jean-Fidèle Otandault.